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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Jean-François Guerry et Nadine
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !
Nadine une lectrice attentive du Blog, me signale une erreur, concernant la sculpture LE SECRET, ce n'est pas une oeuvre de Dali ! Selon Nadine il reste une interrogation le bronze de l'artiste Michel ci-dessus s'appelle LE SILENCE et il y a une différence entre les deux bronzes ?Si vous avez un complément d'information ?

 

Avec mes excuses et un grand merci à Nadine pour cette remarque à approfondir

Jean-François Guerry.

Jean-François,

A propos de la sculpture « Le Secret », désolée de te contredire, mais Dali n’y est pour rien 😉

Elle a été réalisée par le sculpteur belge Michal, alias Michel Alexandre Neuwels.

Tu trouveras son catalogue en annexe (voir la page 4).

Nous (les Amis du Musée belge de la Maçonnerie) avions exposé en 2017 quelques-unes de ses œuvres en marge d’un concert que nous avions organisé.

Je joins également l’url des Amis : https://amis-mbfm.be/  inactif actuellement à cause de la Covid 19.

Nadine

En plus Nadine vous fait ce magnifique cadeau !!!
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !
ERRATUM SCULPTURE LE SECRET !

 Mon TCF,

 
L’erreur de bonne foi de ma part (qui avait été mal renseigné) nous a permis de découvrir le F et artiste Belge, Michel Alexandre NEUWELS grâce à ton blog et Nadine lectrice attentive.

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Publié le par Clementia

Cet article est reposté depuis Un jour, une pensée.

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Publié le par Jean-François Guerry
Obole à Charon pour le passage du Styx

Obole à Charon pour le passage du Styx

L’AUMÔNE ET LA BIENFAISANCE – Part – II.

 

                  « Hélas ! trop souvent la bienfaisance d’exerce en vue de la considération qui s’y attache, en sorte qu’elle a ses hypocrites, comme la religion. Ces tartuffes de la charité se démasquent d’ailleurs, eux-mêmes par le soin qu’ils prennent à faire sonner bien fort et briller à tous les yeux leurs aumônes, tandis que les hommes véritablement généreux et charitables se reconnaissent au soin qu’ils prennent de se dérober aux regards et aux applaudissements. »

                                    Louis-Auguste Martin extrait de L’Esprit Moral du XIXème siècle 1855.

 

 

Dès la fin de la première réflexion sur l’aumône et la bienfaisance, la distinction s’est faite. La bienfaisance est à relier aux bienfaits que l’on doit à l’homme, elle devrait être naturelle comme les droits de l’homme, ne naissons-nous pas ‘en principe’ libres et égaux en droits ? La bienfaisance découle non pas d’un quelconque ‘ruissellement’ économique, elle ne doit être que l’application de la devise républicaine Liberté, Égalité, Fraternité. La justice et l’amour de ses semblables doit suffire à rejeter l’hypocrisie de l’aumône, cette philautie de la bienfaisance.

 

En grec le mot amour est multiple, pour nous il nous faut intégrer la polysémie du mot, écarter l’eros égoïste. Les Francs-Maçons associent le mot Amour à sa plus grande valeur, l’amour fraternel universel l’Agapé. L’Agapé c’est le don, le partage et non l’aumône. Comme chaque frère à sa place dans la loge, il a sa place à l’agape fraternelle, fut-elle frugale. C’est sans doute pour cela que l’on entend dire que l’agape fait partie de la tenue, souvent sans autre précision. Dans certains rites maçonniques l’agape est une partie essentielle du rituel. Le partage de l’agape devient alors un exercice spirituel et initiatique et non un banquet de chasseurs.

 

Dans l’acte d’amour Agapé il y a donc partage, celui qui reçoit n’est pas soumis à la bonne volonté de celui qui donne. Il ne doit pas le prier, le flatter, le courtiser, pour recevoir, ce serait pour lui une humiliation et pour celui qui donne un gonflement de son ego.

 

Vladimir Jankélévitch, a écrit, à ce sujet :

 

« Toute la ruse des bonnes consciences bien contentes, bien nourries consiste a donner aux pauvre comme une gracieuseté ce qui lui revient comme son droit ; on fait semblant d’accorder généreusement au dépossédé ce qui est, après tout sa possession légitime. »

 

C’est pourquoi les sœurs et les frères donnent en toute discrétion.

 

Celui qui donne exclusivement pour recevoir un avantage fiscal, ou celui qui fait ‘passer’ son don dans les frais généraux de son entreprise, fait plus qu’un abus de droits sociaux, il fait un abus de bienfaisance, il donne sans amour ! C’est une hypocrisie du don, une sorte de service rendu pour obtenir un autre service, ‘un renvoi d’ascenseur’. Ce n’est pas un don, c’est un investissement, une créance que l’on détient, vis à vis de l’état ou d’autrui. Ainsi le don devient arbitraire et sélectif, c’est un instrument de commerce, un échange, un troc, pour réaliser un acte de commerce.

 

Une autre ruse de l’aumône est l’aumône compatissante, ‘tenez-mon brave’. Cette aumône est censée soulager temporairement celui qui reçoit, comme un traitement médical qui soulage la douleur, sans traiter le mal. C’est un traitement d’urgence, une piqûre qui soulage, mais ne guérit pas. C’est un geste salutaire, qui sauve une personne d’un danger immédiat, beau geste certes, mais un simple geste, un geste qui doit être ordinaire, habituel pour un Franc-Maçon.

La véritable bienfaisance, c’est de se battre contre l’injustice, parfois savoir renoncer au geste immédiat, pour se concentrer sur la guérison du mal. Celui qui milite sans cesse pour la défense de la justice, contre toutes les formes d’oppressions est un sage, un saint, un Kadosh, il peut être un saint laïque ou religieux, ce qui compte ce sont ses actes.

 

Jankélévitch encore :« L’aumône, c’est l’expédient in extremis et le secours à la petite semaine. »  

 

Les opprimés et les pauvres n’ont pas besoin de notre pitié, ils ont besoin de notre justice et de notre amour.

 

Faire régner la justice et l’amour dans la société est un grand dessein, une utopie diront ceux qui se contentent du statu quo. Certes la frontière entre la justice et la charité est étroite, alors il faut savoir verser son obole, puis encore travailler pour la justice. L’obole reste simplement le paiement d’un droit de passage entre l’inégalité et l’égalité. Les grecs mettaient une obole (une pièce de monnaie) dans la bouche des morts pour qu’ils payassent à Charon le passage du Styx.

 

« Le premier devoir de l’homme en société est d’avoir de la générosité, de l’humanité, de la bienfaisance.

Ces trois vertus sont sœurs, elles nous portent également à faire du bien à tous nos semblables. »

                           Jean-Baptiste Blanchard-Les Maximes de l’honnête homme 1772

 

Jean-François Guerry.

 

 

À SUIVRE… L’Aumône et la Bienfaisance Part-III- pourvu que le cœur y soit…

Le tronc de la veuve- L’obole de la veuve Marc 12- de 41 à 44.

 

« S’étant assis face au Trésor, il regardait la foule mettre la petite monnaie dans le Trésor, et beaucoup de riches en mettait abondamment. Survint une veuve pauvre qui y mit deux piécettes soit un quart d’as. Alors il appela à lui ses disciples et leur dit : « en vérité, je vous le dis, cette veuve, qui est pauvre, a mis plus tous ceux qui mettent dans le Trésor. Car tous ont mis de leur superflu, mais elle, de son indigence, a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

obole

obole

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Publié le par Jacques Viallebesset

Cet article est reposté depuis L'atelier des Poètes - par Jacques Viallebesset.

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Publié le par Jean-Pierre Rousseau
VÉRITÉ et JUSTICE. ORGUEIL et HUMILITÉ

 Que Dieu me garde en Vérité, en Équité, et en Justice

amen, amen, amen 

 

Sans coup férir Michel nous a développé :

Sens nouveau donné par le septième degré,

Clé mise à disposition pour éclairer,

Partie du chemin qui mène à la Vérité.

Ne succombons pas aux mirages factices

Qui sans le doute le respect de la justice

Éloigneront le prévôt de sa noble tâche.

Il se doit de rester vigilant sans relâche

Honneur de mériter le titre d'Emerek.

                                                                       

       L'orgueil est-il un signe de faiblesse et l'humilité une force ? 

 

Orgueil humilité, drôle de dualité,

Force faiblesse, bizarre polarité,

Prise de conscience de la dissymétrie,

Indispensable à l'homme dans une fratrie.

 

Entre blanc et noir sur le pavé mosaïque

Prendre la voie du milieu n'est pas archaïque.

La recherche de son propre regard, sans fard,

Assène depuis l'autre côté du miroir :

« l'orgueil ne  provoque que moultes déboires »

Au Maître Secret sur la route du Devoir.

Jean-Pierre Rousseau.

Avec l'aimable autorisation de l'auteur.

VÉRITÉ et JUSTICE. ORGUEIL et HUMILITÉ
                           FORTIFIER

 

" Le sentiment que nous avions de la valeur de notre cause trouvait à se fortifier dans le fait que l'opinion nous fût unanimement contraire."
                                              André Breton.
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Jean-François

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L'AUMÔNE ET LA BIENFAISANCE

L’AUMÔNE ET LA BIENFAISANCE

 

              « Il ne faut pas confondre l’aumône avec la bienfaisance, l’aumône abaisse celui qui reçoit sans élever celui qui donne. » (Extrait de Rituel Maçonnique)

 

 

L’aumône serait une philautie de la bienfaisance, propre à flatter notre ego, toujours cet ego qui a plus d’une ruse dans son sac !

 

Les Francs-Maçons ont des œuvres de bienfaisance, ils n’en font pas une publicité malsaine, les trompettes de la renommée sont parfois mal embouchées. Les galas de bienfaisance maçonniques sont des fêtes à la vertu, les destinataires des dons doivent restés anonymes. Les loges maçonniques ne doivent pas se transformer en sociétés caritatives, il y a des pour cela des ONG, des Associations Caritatives qui font parfaitement leur travail, le Franc-Maçon peut y œuvrer et y faire aussi des dons.

La bienfaisance des Francs-Maçons vient en aide aux sœurs, aux frères, à leur famille et versent leurs dons aussi pour soutenir de nobles causes, le tout dans la discrétion.

 

Il y a bien sûr des excès en particulier aux États-Unis où des loges se sont transformées en société caritatives et où les généreux donateurs sont souvent récompensés de leurs dons par l’octroi rapide de grades maçonniques, propres à les enorgueillir.

Un peu à la manière des mécènes modernes, qui créent leur fondation, pour se donner bonne conscience, fondations dans lesquelles ils déversent leur surplus de fortune, après avoir acheté leurs multiples résidences et le dernier yacht, c’est leur ultime don pour sauver les apparences. En donnant de manière ostentatoire, ils enrichissent l’image de leur société, et ils en tirent encore, un profit supplémentaire. Un beau retour sur investissement, paré des atours de la bienfaisance. Il y a aussi des chefs d’entreprises, des mécènes sincères qui agissent dans la discrétion.

 

L’abondance richesse est sensée tomber en pluie fine, c’est la fameuse théorie du ruissellement, mais il y aurait comme un réchauffement climatique, une sécheresse dans nos sociétés occidentales et beaucoup attendent avec impatience ce ruissellement.

Quand un pour cent des plus riches détiennent, plus de 80% des richesses, les inégalités croissent plus vite que l’amélioration du niveau de vie des plus pauvres, on en revient à l’aumône.

 

Ne vous trompez pas je ne suis pas contre l’enrichissement par le travail, bien au contraire. Je suis pour la volonté et la gloire au travail. Mais je suis opposé aux élites, qui confondent force et volonté. La force est le contraire de l’humilité et de la charité. Ces élites sont Nietzschiens, ils croient en un homme supérieur aux autres, pour eux la charité encourage les faibles et les paresseux. Ces gens-là trient les bons et les mauvais, les forts et les faibles. Alors que c’est tout le genre humain qui constitue l’élite.

 

Le monde n’est pas fait que de comptables et de mathématiques.

 

Nous sommes souvent confrontés à des choix difficiles, voire impossibles : faut-il lors d’un accouchement difficile choisir entre la mère et l’enfant ? La vie d’un seul petit enfant est elle aussi précieuse que la survie du genre humain ? La charité, l’amour doit nous guider face à la brutalité de tels choix, et quel que soit le choix, on ne peut jeter la pierre à personne.

 

Je reviens plus précisément à cette charité contestée par de nombreux penseurs moralistes qui mettent en exergue la dignité humaine personnelle, comme Kant ou Dostoievski qui écrit dans les Possédés II :

 

« Je tiens la pitié du riche envers le pauvre pour injurieuse et contraire à la fraternité humaine.

Épargnez aux pauvres votre pitié, ils n’en n’ont que faire. Pourquoi la pitié et non pas la justice ? Vous êtes en compte avec eux. Réglez le compte. Ce n’est pas une affaire de sentiment, c’est une affaire économique. Si ce que vous leur donnez gracieusement est pour prolonger leur pauvreté et votre richesse, ce don est inique et les larmes que vous y mêlerez ne le rendront pas équitable. Il ne faut pas améliorer la condition des pauvres ; il faut la supprimer. Je n’induirai pas les riches en aumône, parce que l’aumône du bien à celui qui donne et du mal à celui qui reçoit, et parce qu’enfin la richesse étant par elle-même dure et cruelle, il ne faut qu’elle revête l’apparence trompeuse de la douceur. »

 

C’est l’humilité du don qui est en cause plus que le don, on en revient à la phrase de mon rituel maçonnique.

L’aumône est donc bien une ruse de l’ego. La Rochefoucauld l’exprime ainsi : « D’abord l’aumône nous permet, en rendant un peu, de garder beaucoup. »

 

Cela se traduit souvent dans le langage de certains aristocrates de naissance ou d’esprit, qui confondent bienfaisance et propriété, ils appellent d’ailleurs souvent leurs employés par leur seul prénom leur enlevant un peu de leur dignité, vous me direz que c’est une pratique commune aujourd’hui, on appelle souvent par son prénom des personnes que l’on ne connaît même pas !

Ainsi Madame et Monsieur ont leur jardinier, leur peintre, leur médecin, leur mendiant, Madame et Monsieur sont trop bons !

 

Ils ne font pourtant pas ainsi œuvre de justice, ils rendent l’injustice éternelle, ils oublient que le pauvre à les mêmes droits que le riche, que le pauvre n’est pas la propriété, ni un objet, ni le domestique de Monsieur et Madame depuis la déclaration des droits de l’homme. Je soulignerai encore ce principe maçonnique : le franc-maçon est l’ami du pauvre et du riche pourvu qu’ils soient vertueux.

La pratique de l’aumône n’exonère pas du combat contre l’injustice, et la justice est un acte d’amour.

 

Jean-François Guerry.

 

À suivre….   

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Publié le par Clementia

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Jean-François Guerry.

 

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Publié le par Jean-François Guerry
LA JUSTICE ET L'AMOUR, L'AMOUR DE LA JUSTICE Part - III-

LA JUSTICE ET L’AMOUR, L’AMOUR DE LA JUSTICE-Part-III- l’amour d’autrui.

 

 

…. C’est l’amour de la justice qui est la relation intentionnelle et implique par suite l’intention véritable d’être juste.

Vladimir Jankélévitch.

 

Quand j’ai débuté cette réflexion sur la justice et l’amour, l’amour de la justice, je n’avais pas encore lu ce que Jankélévitch a écrit sur ce thème de la justice et l’amour dans son tome II du Traité des Vertus. C’est à travers ma pratique maçonnique que je pressentais la relation de ces deux vertus. La relecture de mes rituels sans cesse me rappelait cette relation. Puis il vint une évidence la justice c’est la fraternité. C’est l’idée de John Rawls, voir la fin de l’article II.

 

Jankélévitch précise :

« …encore une fois de plus tout est dans le mouvement du cœur ; rien n’y est si le cœur n’y est pas ; et si le cœur y est tout est sauvé, transfiguré par une nouvelle lumière. »

 

Comme le Franc-Maçon a la Franc-Maçonnerie au cœur, il a conscience que la justice est une étape sur le chemin de l’amour, qui est tout, car sans lui, rien d’autre n’est possible à l’instar de ce que disait Paul dans sa célèbre lettre aux Corinthiens.

L’amour fait battre notre cœur, la justice précède et récompense l’amour. La justice est bien plus qu’un acte social, elle nous montre la voie du bien et du bon.

 

Examinons ce que dit John Rawls à ce propos dans sa Théorie de la Justice : on ne peut pas concevoir la justice en fonction des cas particuliers, ainsi un homme riche aura tendance à considérer la fiscalité sociale comme injuste, alors que l’homme pauvre pensera l’inverse. Le Franc-Maçon quand il affirme être l’ami du riche comme du pauvre s’ils sont tous les deux vertueux, relie la justice au bien, il l’élève au-dessus de toutes les considérations sociales. Ce qui est pure justice.

 

Un autre pilier de la Théorie de Rawls est ce qu’il pense de la méritocratie. Il affirme il n’y a aucun mérité à avoir du talent, c’est tout simplement avoir de la chance, un virtuose par exemple a reçu un don, un don naturel. Ces dons peuvent être mis au service du bien, comme au service du mal. Il existe des hommes très intelligents qui ne sont pas vertueux, des princes blancs et des princes noirs, ces derniers n’ont pas l’amour de la justice. La justice doit s’intéresser à ceux qui n’ont pas eu la chance de recevoir un don, la justice est là pour rétablir les inégalités de fortune. Il n’est pas honteux qu’elle apporte ses bénéfices au plus défavorisés. Si le jugement doit être le même pour les riches que pour les pauvres, sa pénalité doit être modulée en fonction de la richesse, j’ai longtemps pensé le contraire sans y réfléchir, en effet la même sanction pour le riche que pour le pauvre, serait inégale et bien plus douce pour le riche, que pour le pauvre. Il faut que la justice corrige l’adage populaire « Quand les riches maigrissent, les pauvres sont déjà morts. »

 

Il n’est pas honteux non plus que la situation des favorisés s’améliorent, si non ce serait une injustice ; à la condition que la situation des pauvres s’améliore en même temps, d’où l’importance de la solidarité qui découle de la fraternité, fraternité qui est finalement assimilable à la justice.

 

Rawls nous met aussi en garde contre l’envie qui divise et ronge la société, il faut donc encore que la justice ajustée par l’éthique œuvre pour réduire les inégalités et donc l’envie. Ce n’est pas le plus simple, depuis Abel et Caïn l’envie ronge, et cherche le bouc émissaire. Il faut nous défier de l’arrogance, de l’ostentation, de la recherche de la célébrité pour satisfaire son ego. Des discours qui tuent, qui sont des lames acérées, des offenses pour les faibles, non tout le monde ne peut pas être milliardaire et est-ce une fin en soi ? L’arrogance et l’envie détruisent la fraternité.

 

Rawls attire notre attention également sur le combat contre l’ignorance qui apporte le bien, et donc plus de justice. Mais comment définir le bien ? C’est une gageure, il est plus facile de définir le mal, on s’accorde mieux pour le combattre. Mais le bien c’est une autre affaire ! Comment ne pas tomber dans le moralisme ou le dogmatisme ? Peut-être par l’écoute et le respect de la dignité humaine, avant de se faire un jugement, de faire appel à sa conscience, là encore intervient la fraternité et l’amour désintéressé, l’agapé. Définir le bien revient à définir le vrai, c’est pourquoi il faut chercher la Vérité toujours en ayant conscience de ne jamais la trouver, ce qui compte c’est l’effort et le courage de la Vérité.

C’est parfaitement illustré encore dans les rituels maçonniques : « Il n’est point besoin d’espérer pour entreprendre, ni nécessaire de réussir pour persévérer. »

 

C’est toujours le chemin qui compte plus que le but, pour ma part, je pense que l’espérance doit toujours être en nous, le courage pour commencer, c’est-à-dire s’initier. L’espérance et la persévérance pour poursuivre.

 

La justice pure est difficile à atteindre, mais quand l’idée de justice parle en nous, c’est la voix de l’amour que nous faisons entendre.

 

Pour Emmanuel Lévinas, la justice est intimement liée à autrui. C’est notre relation à autrui qui créé le besoin de justice. « La justice n’est pas pour soi, elle est pour autrui pour l’autre de relation à autrui. » Notre désir de justice est une responsabilité pour les autres, vis à vis des autres. L’idée de la justice en rapport à autrui, lui donne une dimension infinie. C’est l’idée de l’infini que l’on trouve dans les Méditations de Descartes (3ème).

Pour Lévinas la justice élève le moi, elle pénètre dans notre conscience et s’impose à nous, c’est ainsi sans doute par altruisme que l’on réclame justice pour l’autre, pour autrui, résultat de notre indignation, la justice nous met en action, c’est le courage de la justice.

Lévinas ne croit pas aux justices sociales, qui sont trop diverses. Pour lui fraternité, en quelque sorte la justice pure est plus originaire, que les justices sociales.

La fraternité, et la bonté qui l’accompagne, est la vraie justice :

 

« La justice ne demeure justice que dans une société où il n’y a pas de distinctions entre proches et lointains, mais où demeure aussi l’impossibilité de passer à côté du plus proche ; où l’égalité de tous est portée par mon inégalité, par le surplus de mes devoirs sur mes droits. »

 

Cela me remet en mémoire la réflexion sur les droits et les devoirs qui a fait l’objet de précédents articles, et bien sûr le devoir de justice du Franc-Maçon, le 4èmedegré initiatique, et les degrés de vengeance et d’élection du R E A A viennent soutenir cette pratique du Devoir pour les initiés.

 

Lévinas rajoute :

« La philosophie de la théorie de la justice sociale réside dans la mesure apportée à l’infini de la relation pour l’autre, mesure qui est sagesse de l’amour. »

 

Donner justice, rendre justice c’est donc donner à l’autre, prenez et mangez, prenez et buvez….Oublié son moi est la voie de la justice. Ouvrir la porte du palais de justice, c’est s’ouvrir à l’autre, aux autres quelques soient les distances qui nous séparent. Nous souvenant que nous ne sommes jamais fils unique, car nous avons des frères. La connaissance et la reconnaissance de nos frères efface la haine et permet de vivre ensemble, de faire société.

 

Je vais laisser la conclusion à Emmanuel Lévinas avec cet extrait de texte lumineux, dont l’intensité doit remplir de joie les cœurs des sœurs et des frères en particuliers et des hommes en général.

 

« Le problème de la justice consiste alors plus précisément à créer une société de frères. Non pas d’élever la socialité à la fraternité, mais le contraire, à savoir élever la fraternité à la société. (Personnellement je pense que les deux mouvements ne sont pas incompatibles, les croyants verront la descente de la Jérusalem céleste, les autres l’élévation de l’homme dans les hautes sphères de la spiritualité, le fil à plomb et l’échelle de Jacob sont compatibles.)

 

Créer une société à partir de la fraternité. Or c’est par la justice seulement que j’arrive à l’amour des frères. »

 

C’est tout simplement dans le surgissement du visage d’un autrui étranger que naît la conviction d’être son frère. »

 

Jean-François Guerry.

Vladimir Jankélévitch

Vladimir Jankélévitch

 L'amour est ouverture et générosité. Ouvrez les portes, on se serrera, on s'arrangera. Ouvre, mon âme, les ouvertures de ta demeure pour qu'elle s'emplisse d'allégresse. 
Vladimir Jankélévitch ; Les premières et dernières pages (1994)

Emmanuel Levinas

Emmanuel Levinas

Dès que le visage de l'autre apparaît, il m'oblige.

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Le Secret de Dali

Le Secret de Dali

Un lecteur du Blog F.R. M a photographié cette sculpture de Dali, qui aurait toute sa place dans l'article du 23 janvier 2021: Quand la grande Lumière commence à paraître ....

 

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