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la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par Clementia

Cet article est reposté depuis Un jour, une pensée.

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Publié le par Rémy Le Tallec
Couverture Lire Magazine

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Ôtez- moi d’un doute, ou je m’abstiens. Il n’y a pas de doute, il faut le croire. De multiples expressions sèment le doute, faut-il dès lors se méfier du doute même, ou de ceux qui doutent de doute de tout, c’est-à-dire de rien. Ils ont le doute systématique, ils n’ont pas le doute constructif. Sans aucun doute, la certitude de tout est la faiblesse des préjugés. Rémy Le Tallec vous propose une incursion dans le monde du doute, un éloge du doute, pour ne pas douter de tout, mais ne pas finalement avoir aucun doute.

 

Jean-François Guerry.

? ? ? ? ÉLOGE DU DOUTE

Eloge du doute

« Lire- Magazine littéraire » – Hors Série avril-mai 2021

 

« L’Eloge du doute », titre de ce Hors-Série du magazine « Lire-Magazine littéraire » laisse planer le doute : s’agit-il d’un énième manifeste complotiste à l’image de ceux qui squattent la blogosphère et les réseaux dits sociaux, un énième avatar de la philosophie du soupçon qui a kidnappé la pensée moderne, ou bien un petit vade-mecum pour apprenti philosophe en quête de sagesse  ?

 

La paranoïa guette le lecteur et le citoyen ; alors le pauvre lecteur-citoyen est forcément assailli par le doute : individu incertain, homme sans gravité, maître ignorant, homme de cour, moine ou vénérable, chacun selon sa méthode, cherche un point d’appui. Les manipulations intellectuelles en tout genre, grands laboratoires, multinationales digitales, petits philosophes quotidiens, influenceurs économiques, haut-parleurs médiatiques, assassins anonymes des réseaux susnommés et autres parasites en tout genre ont créé un climat délétère. A la face du monde, à la stupéfaction du monde, les mots ont perdu sens, perdu leur signification, leur direction, leur sensation : les faits objectifs peuvent devenir des faits alternatifs, et la vérité peut se transformer en post-vérité. Alors, disciple de Raymond Devos, moi aussi j’ai un doute !…

 

Heureusement, rien de ces cauchemardesques haut-le-cœur dans ce magazine, même si l’échauffement toxique fabriqué par les média reste forcément en fond de décor. Il nous rappelle à l’inverse le doute comme garde-fou, comme rappel à la raison, ainsi que nous l’ont enseigné bien des philosophes, car inhérent à toute connaissance, à toute expérience et à tout raisonnement.

 

Si l’on se souvient parfois du doute cartésien qui a marqué (ou pas) nos premières études, sans avoir conscience de le pratiquer au quotidien comme Monsieur Jourdain, il est toujours réconfortant de se sentir moins seul dans l’effervescence humaine. Et de savoir douter aussi des préjugés, des conditionnements, des sens, des sentiments qui entravent finalement notre liberté d’esprit.

Et de voir l’élégance du doute pratiquée depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours. Chez Socrate, Saint Thomas d’Aquin, Montaigne, Pascal ou notre regretté Clément Rosset par exemple. Chez nos illustres prédécesseurs humains qui ont connu leur quart d’heure de célébrité dans la littérature : Don Quichotte, Hamlet, et les inénarrables Bouvard et Pécuchet…

 

Descartes donc, mettait en garde, dans son « Discours de la méthode », contre la transposition de son doute radical à l’existence, où il empêcherait décisions et actions nécessaires à la vie. Et pourtant, sans le doute, notre monde commun s’effondre. Car il repose tout autant sur la capacité à se remettre en question, à consentir à la pluralité des points de vue audibles que sur la reconnaissance des repères partagés.

 

Impossible de faire une synthèse du très riche et accessible contenu de ce magazine malgré une pédagogique tripartition : « Le doute comme méthode » ; « Les gens qui doutent » ; « Du doute juste ». Quelques titres glanés au fil des pages illustreront peut-être l’ampleur historique du dossier, la diversité des angles de vue  et la richesse des entretiens contemporains pour dire le bonheur de lecture qui en résulte.

 

Au hasard, pour dérider l’atmosphère «  Le complotisme est une forme malade de l’esprit critique », « Depuis Socrate, d’ignorances en hypothèses », « Les sceptiques face aux apparences et aux dogmes », « Descartes, douter pour ne plus hésiter », « Pascal, la stratégie du rideau de fumée », « Au coeur des philosophies de l’existence », entre remise en question existentielle et conscience des limites de la certitude scientifique, le doute a hanté les philosophies du siècle dernier » (d’une brûlante actualité …), « Nul n’échappera à la cruauté du réel » selon Clément Rosset, pour qui le doute est la pierre de touche qui permet de distinguer les vrais philosophes de ceux que la certitude rend fou. (on pourra relire ses « Principes de sagesse et de folie »comme exemple de lucidité contemporaine). « Hamlet, inapte à la décision »,

« Les Lumières entre l’euphorie et l’angoisse » ; les hommes des Lumières furent partagés entre la joie de découvrir le relativisme et l’inquiétude d’avoir perdu jusqu’aux derniers garde-fous, et son pendant «  De l’importance d’élargir notre domaine du doute » ; la pensée occidentale, qui s’enorgueillit d’être la seule à être fondée sur le doute, se l’applique-t-elle autant à elle-même qu’il le faudrait ? De nombreux pays contestent la prétendue universalité des normes et des valeurs de nos Lumières.

« Quand la réalité devient douteuse », les citoyens sont de plus en plus nombreux à revendiquer leur certitude absolue de douter de la réalité : nous voici confrontés aux vérités alternatives de sinistre avenir. « Algorithmes et états d’âmes » ; l’incertitude fait partie de la recherche scientifique.…

 

Et ces entretiens lumineux, avec Sylvia Mancini : « L’ésotérisme nous aide à vivre, pas la science », Barbara Cassin : « La seule éducation qui vaille est l’incitation à exercer son jugement », Etienne Klein : «  Le doute est le véritable moteur de la recherche en même temps que son combustible », Laurence Devillairs : « La certitude doit être une recherche, un examen, une réflexion », et Antoine Compagnon, ami fidèle de Montaigne, qu’il voit comme inventeur de la tolérance.

 

Ce numéro intitulé « L’éloge du doute » a l’élégance de se fermer avec le texte d’une chanson d’Anne Sylvestre (1934-2020), une chanson digne de ce nom, qui honore son auteur autant qu’elle respecte son auditeur, une chanson dont la personnalité montre l’  universalité en même temps qu’elle traduit la sensibilité de son époque. Magnifiquement sertie dans l’actualité de ce dossier, la chanson « J’aime les gens qui doutent »reflète aussi bien l’art d’Anne Sylvestre – et ses thèmes d’inspiration privilégiés - que sa personnalité, toujours exigeante et présente dans les festivals. Tour à tour qualifiée d’intello, chanteuse pour enfants (domaine dont elle fut la précurseure), poète ou féministe selon l’époque, directeurs artistiques et critiques comptables ont été prompts à l’enfermer dans des cases rassurantes pour les statistiques. Anne Sylvestre, elle, n’a jamais cessé de se renouveler et d’influencer de jeunes artistes, et elle a su conserver son indépendance d’esprit en veillant jalousement à son indépendance artistique,  consolidée par un côté libertaire et un art poétique affirmés.

Rémy Le Tallec

  « Les gens qui doutent » (Anne Sylvestre, 1977)

 

J’aime les gens qui doutent

Les gens qui trop écoutent

Leur cœur se balancer

J’aime les gens qui disent

Et qui se contredisent

Et sans se dénoncer

J’aime les gens qui tremblent

Que parfois ils ne semblent

Capables de juger

J’aime les gens qui passent

Moitié dans leurs godasses

Et moitié à côté

J’aime leur petite chanson

Même s’ils passent pour des cons

 

J’aime ceux qui paniquent

Ceux qui sont pas logiques

Enfin, pas « comme il faut »

Ceux qui, avec leurs chaînes 

Pour pas que ça nous gêne

Font un bruit de grelot

Ceux qui n’ont pas honte

De n’être au bout du compte

Que des ratés du cœur

Pour n’avoir pas su dire :

« Délivrez-nous du pire et gardez

le meilleur »

J’aime leur petite chanson

Même s’ils passent pour des cons

 

J’aime les gens qui n’osent

S’approprier les choses

Encore moins les gens

Ceux qui veulent bien n’être

Qu’une simple fenêtre

Pour les yeux des enfants

Ceux qui sans oriflamme

Et daltoniens de l’âme

Ignorent les couleurs

Ceux qui sont assez poires

Pour que jamais l’histoire

Leur rende les honneurs

J’aime leur petite chanson

Même s’ils passent pour des cons

 

J’aime les gens qui doutent

Mais voudraient qu’on leur foute

La paix de temps en temps

Et qu’on ne les malmène

Jamais quand ils promènent

Leurs automnes au printemps

Qu’on leur dise leur âme

Fait de plus belles flammes

Que tous ces tristes culs

Et qu’on les remercie

Qu’on leur dise, on leur crie :

« Merci d’avoir vécu » ! »

Merci pour la tendresse

Et tant pis pour vos fesses

Qui ont fait ce qu’elles ont pu.

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Publié le par Jean-François Guerry
François Héran

François Héran

UN AUTRE REGARD

 

Il est plus facile de nager dans le sens du courant que de remonter vers la source. Il est plus facile de suivre la doxa ambiante que de se faire son propre jugement.

Les excès sont les fruits de l’intolérance qui a tous les visages, qui n’a pas de frontières, qui heurte toutes les consciences.

Fervent partisan de l’universel qui aboli tous les dogmes, je revendique en être un soldat, l’universalité ne doit se transformer en une forme d’intégrisme. Comme la justice se doit d’être juste, équitable, son aveuglement doit être l’amour des autres.

 

L’esprit des lumières a permis aux hommes de penser par eux-mêmes, de sortir de l’obscurantisme des dogmes religieux. Ils ont gagné par leur lutte la liberté de conscience, la liberté d’expression. Paul Eluard le chantre de l’écriture de la liberté, est entré dans les écoles de la république.

 

Le droit intangible à la liberté d’expression, ne peut supporter aucun mais, cependant son respect oblige à quelques devoirs. Sans tomber dans la facilité de l’obligation réciproque droit devoir, les droits précèderont toujours les devoirs, au risque sinon de perdre la liberté.

 

La question des libertés, et de la liberté d’expression interroge nos sociétés démocratiques occidentales, soumises aux fulgurances de notre modernité et son cortège de technologies incontrôlables, ont édifié, sacralisé les réseaux sociaux, la vitesse de propagation opinions empêche toutes les réflexions.

 

François Héran sociologue, dans un article du quotidien Le Monde du 10 avril dans la rubrique « Idées », fait entendre sa voix discordante dans le paysage médiatique en affirmant :

« La liberté d’expression tend aujourd’hui à étouffer la liberté de croyance. »

 

Ce qui apparaît, comme contraire aux principes de la laïcité. François Héran après l’assassinat barbare du professeur Samuel Paty a écrit un livre à destination des professeurs sous le titre : Lettre aux professeurs sur la liberté d’expression.

 

Notre république laïque, issue des lumières de 1789, secouée par l’intégrisme religieux perd ses repères. Elle sacrifie trop souvent la liberté de conscience, quelle soit individuelle, ou partagée par des groupes sociaux, sur l’autel de la liberté d’expression. Liberté d’expression amplifiée par les réseaux sociaux, qui nourrissent les comptes en banques des GAFAM, qui s’exonèrent de toutes leurs responsabilités sous le voile de cette même liberté d’expression. Ainsi la haine et le meilleur du numérique s’entremêlent, se déversent sans discernement. Les réseaux sociaux, les chaînes d’information saturent les écrans, informent sans jamais former, sans modération, l’important c’est le sacrifice au Dieu Buzz.

 

L’enseignement en refusant de faire une place suffisante, à l’enseignement des faits religieux, en les associant à l’éducation civique, fait le lit des écoles confessionnelles subventionnées et parfois mal contrôlées.

 

François Héran dérange quand il ose rappeler ce qui a fondé les droits de l’homme : « Le respect mutuel », le respect de la personne humaine et donc de sa liberté de conscience. Il souligne que le couple liberté d’expression et liberté de conscience est inséparable. Peut-on choisir sans risque, peut-on prendre l’un et rejeter l’autre ?

Il va plus loin, peut-on comparer une pratique religieuse apaisée et l’intégrisme barbare ? La déviance doit-t-elle servir de prétexte à l’irrespect de la totalité de la croyance ? Tous ceux qui croient sont-ils des fous de Dieu ?

Le risque de l’assimilation est grand, en refusant l’enseignement du fait religieux, on se limite à ne parler que de l’intégrisme religieux, les mises en garde fussent t’elles répétées de ne pas confondre les intégrismes et le religieux, marquent leurs limites, ont laisse aux réseaux sociaux l’information et la formation. Ainsi naît l’incompréhension de la caricature et ses conséquences abominables.

 

François Héran interroge, où se trouve le bon usage de la démocratie :

« Où est le débat quand la critique ne fait qu’avilir la pratique religieuse ordinaire ?

C’est le cas par exemple d’un dessin de Coco montré furtivement par Samuel Paty à ses élèves de quatrième : le prophète en prière est prosterné nu, vu de dos, une goutte au pénis, une étoile dans l’anus. »

 

Le constat de François Héran, est que notre société manque de courage, qu’elle est dans la culture du déni de tout. La rivière doit couler calmement, il n’est pas de bon ton électoralement de parler, d’agir sur les problèmes qui fâchent.

  • Nous ne sommes pas islamophobes mais nous refusons d’embaucher certaines personnes en fonction de ….
  • Nous sommes pour l’égalité homme femme mais acceptons de sous payer les femmes à travail égal…etc…

Surtout ne vous méprenez pas, je suis personnellement, partisan et engagé pour la liberté d’expression, contre toutes les dictatures religieuses, politiques, tous les fanatismes, tous les intégrismes. Rien ! Rien absolument rien ne saurait justifier les violences, morales ou physiques qui n’ont pas de degrés elles sont violences c’est tout. Mais, oui il y a un mais, en même-temps je suis pour la liberté de conscience, pour le respect des croyances d’autrui. Je suis pour l’esprit des lumières, pour l’universalisme quand il ne devient pas une forme d’intégrisme. Je suis soldat de l’universel, au-delà des mots, en refusant tous les dénis, qui voilent les problèmes, qui sont des compromissions, c’est-à-dire des mauvais compromis, des démesures qui offensent et font souffrir.

 

Rien n’empêche de réfléchir en toute liberté à la liberté d’expression. C’est ce que dit simplement sans haine le sociologue François Héran.

 

On trouve repris dans les rituels maçonniques cette règle d’or, qui a inspiré la déclaration des droits de l’homme de 1789 ainsi que les fondateurs de notre république, que nous devons à mon sens conserver comme un héritage précieux dans notre cœur et mettre en pratique dans notre vie.

 

« Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse. »

 

Certains considèrent cette règle comme une évidence ou une utopie, ou une mièvrerie. Je vous laisse à votre choix.

 

Vous avez bien sûr une totale liberté d’expression sur ce sujet, pourvu qu’elle soit exprimée avec tempérance et respect. Je me ferais un devoir, surtout si vous êtes en désaccord avec ce qui est dit, écrit ci-avant, de publier votre commentaire.

 

Bon dimanche

 

Jean-François Guerry.

Source : Journal le Monde du 10 avril 2021.

 

François Héran :

 

Sociologue, anthropologue, démographe. Dans la lignée d’Alain Girard.

 

Formation

 

École Normale Supérieure, EHESS, Diplôme d’anthropologie, Agrégation de Philosophie, Docteur d’état Figures et légendes de la parenté.

 

Carrière

 

INED, INSEE, Agence Nationale de recherche, Élu depuis Juin 2017 Professeur au Collège de France, chaire Migration et Sociétés.

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Publié le par LOGE KLEIO- Jacques Viallebesset- Jean-Pierre Rousseau
PHILIPPE ÉGALITE
Un travail historique de la Loge Kleio.

 

Bonne lecture.

Philippe Égalité

Philippe Égalité

Louis Philipe Joseph d’Orléans, prince de sang, est plus connu sous le nom de Philippe Egalité, nom qu’il choisit durant la révolution. 

Ayant voté en 1793, la mort de son cousin Louis XVI, devenu alors régicide pour la postérité, il fut honni par ses pairs de l’aristocratie qui l’affublèrent de tous les défauts. Incompris voire rejeté, l’histoire ne le considéra jamais comme un héros de la révolution, défenseur d’égalité et de fraternité. 

Grand maître de la franc-maçonnerie française de 1771 à 1793, il ne fut même pas soutenu par notre communauté qui ne le reconnut jamais comme un homme de bonnes mœurs tourné vers la lumière. 

Finalement emporté par la tourmente de la Terreur, il fut exécuté le 06 avril 1793.

Deux cent vingt ans après sa mort, malgré les nombreux livres écrits sur lui, cet homme reste une énigme et quand des auteurs se prononcent sur sa personnalité, la plupart du temps, leurs conclusions viennent étayer des partis pris dont la majorité reste à charge.

Pour moi, cette condamnation est trop systématique. Sachant comment l’histoire sait être réécrite souvent au profit d’un homme ou d’un parti,  ou pire encore, de cette  hérésie appelée aujourd'hui le politiquement correct, je vais essayer durant ces quelques minutes de vous présenter la vie de ce personnage historique qui pourrait s’avérer beaucoup  moins caricatural que celui qu’on veut bien nous présenter.

Qui est Louis Philippe Joseph d’Orléans ?

Il est né le 13 avril 1747 dans la branche des Orléans, c'est-à-dire les descendants directs de Monsieur, frère de Louis XIV. A la mort du roi soleil, son fils appelé Louis le Juste et son petit fils Louis, duc de Bourgogne étant déjà décédés et son arrière petit fils, le futur Louis XV n’ayant que 4 ans, c’est le fils de Monsieur soit l’arrière grand père de Louis Philippe Joseph qui devient régent de France.

 

Pour la petite histoire, rappelons que dans son testament, Louis XIV n’avait pas désigné comme successeur son neveu, le Duc d’Orléans, mais il avait choisi le Duc du Maine, son fils légitimé qu’il avait eu avec madame de Montespan.

Si son neveu et également gendre du roi, puisque le Duc d’Orléans avait épousé sa fille également légitimée qu’il avait eu avec Madame de Montespan a réussi à s’installer à la tête du royaume, c’est grâce aux nombreuses et différentes alliances qu’il a su ourdir en nombre. Certes ces complots permettront aux Orléans de diriger le royaume mais in fine, ils diminueront de façon significative le pouvoir de la noblesse et participeront ainsi à la grande marche de la société vers la révolution.

 

Durant cette période troublée de la régence, nous verrons également fondre définitivement la richesse du royaume avec la faillite de la Banque Law, première émettrice en France d’actions et de monnaie papier.

 

Certes, Louis Philippe Joseph n’a pas connu la régence mais il est certain que cette gouvernance fondée sur les compromissions, les alliances contre-nature et la spéculation accompagnées d’une recherche de plaisir et de bien-être a fortement marqué la famille d’Orléans et l’éducation des descendants du Régent.

 

A la mort de son grand père Louis Philippe Joseph a 5 ans. Fait Duc de Chartres, il est par lignée le représentant direct des familles Chartres,Valois et Orléans. En 1769, il se marie avec la fille du Duc de Penthièvre, unique héritière de la fortune de tous les biens des bâtards de Louis XIV. Par la dot de sa femme, il devient avec son cousin le roi Louis XVI l’homme le plus riche de France.

 

Si son épouse très catholique est ancrée dans la tradition, Louis Philippe Joseph affectionne les plaisirs de la table et de la chair auxquels il ajoute la passion du jeu.

 

Six enfants naîtront de cette union, mais le couple bat rapidement de l’aile et le duc de Chartres entretiendra des liaisons notables dont naitront deux autres enfants illégitimes.

 

Nous pouvons noter qu’avant ce mariage, pour rapprocher les familles Saxe et Orléans, on avait voulu marier le duc de Chartres avec la fille d’Auguste III, roi de Pologne. Louis XV s’opposa à cette union prétextant que le Duc de Chartres n’étant pas fils de France, le mariage n’était pas possible.

Il est probable que cette interdiction ait continué à alimenter les griefs de la famille d’Orléans à l’encontre de la branche royale des Bourbons.

 

 

Revenons à la période de sa jeunesse : Louis Philippe Joseph se signala par une opposition systématique à la politique de la cour. Déjà, sous Louis XV, il avait critiqué la réforme Maupéou, du nom de ce chancelier qui avait dissous l’ancien parlement, refuge d’incompétences et bastion des privilèges de la grande noblesse.

 

En 1771, alors que tout aurait dû inciter le duc de Chartres à siéger dans le Nouveau Parlement, beaucoup plus ouvert aux réformes et aux nouvelles idées que l’ancien, il s’y refusa systématiquement entrainant le courroux de son roi.

 

C’est cette même année 1771, qu’il se fit élire Grand Maître de la F.M…- française rassemblée à l’époque en une seule obédience, le Grande Loge de France.

 

Bref rappel historique : Créée aux alentours de 1736 à l’initiative du Chevalier de Ramsay, la Grande loge de France se développera sous l’impulsion de nobles éclairés comme  le Duc d’Antin et le Comte de Clermont. Ce dernier, Louis de Bourdon Condé était prince de sang et avait été élu par une assemblée de seize maîtres.

 

C’est à la mort de ce dernier que le Duc de Chartres fut également élu Grand maître de toutes les loges régulières de France.

 

Deux ans plus tard, afin de mettre fin à des dissensions internes (déjà), une nouvelle obédience fortement centralisée, vraiment nationale fut créée  prenant comme nom le Grand Orient de France.

Au cours de sa première assemblée générale, le Duc de Chartres y fut à nouveau désignée comme Grand maître.

Une loge dissidente, plus parisienne se créa mais en 1789, toutes deux affaiblies par le Révolution fusionnèrent.

 

 

Quelle est l’importance de la F.M…dans la Révolution Française

Il est certain que si nous pouvons affirmer que nombre de F… ont activement préparé la Révolution, il est tous aussi certain d’affirmer que la quantité restreinte de frères dans la société et l’appartenance de nombre d’entre eux à la noblesse relativise son action. Du fait de cette partenance sociales des F..., la plupart des loges vire dès 1789 leurs effectifs fondrent car beaucoup d’entre eux furent obligés d’émigrer ou plus tragiquement finirent sur l’échafaud avec souvent comme conséquence la dissolution de leurs loges.

 

Aussi, pour ne pas alimenter les rumeurs les plus obscures qui accréditent la théorie du complot maçonnique, nous devons reconnaître que, contrairement à la guerre d’indépendance des Etats Unis, l’importance la  F. M… sous la révolution peut être relativisée. En revanche, force est de constater que la proportion des F.M… au sein des groupes ou assemblées qui œuvrèrent activement à la construction de la révolution française est réelle, surtout en son début et un grand nombre de textes législatifs, décrets ou autres écrits est exclusivement le fruit du travail de nos anciens. 

Je ne m’étendrai pas sur ce sujet qui pourrait être retenu pour un travail ultérieur.

 

 

Revenons à notre Duc de Chartres, sa nomination et son contact permanent avec des F…véhiculant les idées nouvelles enracineront en lui ce sentiment d’indépendance vis-à-vis de la royauté de droit divin et des pouvoirs de l’église. Au sein de l’obédience, le Duc s’entoura de nombreux F…. ouverts aux idées nouvelles. Citons  les plus improtants :Mirabeau, Desmoulins et Choderlos de Laclos. Choisi comme secrétaire par le duc, ce dernier fut extrêmement actif dans la création du courant appelé la Faction d’Orléans recherchant la destitution des Bourbons au profit de ceux d’Orléans. S’il fut moins dévoué à la cause des Orléans, un autre F…, également secrétaire du Duc d’Orléans, aura un des plus grands rôles dans cette révolution naissante : Jacques Pierre Brissot. Il finira comme son maitre sur l’échafaud.

 

Durant ces années de réfléxion voire de complot, Louis Philippe Joseph refusa de façon systématique à participer à la conduite des affaires du royaume entraînant à force le courroux du vieux roi Louis XV qui le condamna à l’exil dans ses terres.

 

Ce fait est intéressant car il pointe sur le personnage sa première grande ambigüité. Certes, il fut exilé pour avoir critiqué des décisions royales mais l'édit royal contre lequel il se battit de la façon la plus virulente fut la création du nouveau parlement porteur d’espoir et de justice!

 

 

A l’avènement de Louis XVI, il retrouva sa place à la cour et comme Duc de Chartres, il sollicita la survivance de la charge de grand amiral de France qu’exerçait son beau-père, le Duc de Penthièvre. Il ne l’obtint pas, mais se consola avec la charge de lieutenant-général des armées navales.

 

De cette nomination résultera un fait historique qui aura une importance majeure pour le Duc de Chartres : la bataille navale d’Ouessant.

Le 27 juillet 1778, au large de Brest,  le Duc de Chartres commandait l’« escadre bleue », soit un tiers de la flotte du Ponant, trente-trois vaisseaux de ligne mobilisés pour la première grande bataille navale de la guerre contre l’Angleterre.

 

Pour cette bataille, l’Angleterre avait engagé une grande partie de sa flotte pour détruire les navires de guerre français qui permettaient d’acheminer des hommes et des marchandises aux Etats unis en soutien à la guerre d’indépendance. Malheureusement, cette bataille navale ne vit pas la défaite franche des anglais. La flotte britannique réussit à échapper à une plus importante destruction sans doute à cause de la lenteur de la réaction de l'escadre bleue. D’après les rumeurs de l’époque, c'est le Duc de Chartres, son commandant, qui n’aurait pas réussi pas à faire exécuter à temps un ordre qui aurait permis de couper la retraite de la flotte anglaise et ainsi de la détruire.

Alors qu’il s’agit d’un acte de guerre qui a fait l’objet d’enquêtes dès le lendemain de son déroulement, le duc de Chartres échappe une nouvelle fois à tout jugement rationnel et factuel à son encontre. Tous les écrits sur cette bataille seront comme tous ceux qui sont liés à Philippe Egalité; ils seront sujets à caution se résumant à une prise de parti pour ou contre l’homme plutôt qu'à une instruction objective d'un fait historique parmi tant d'autres.

Admettons le, cet homme focalise tellement les passions, qu'il est toujours pris en tenaille entre ceux qui le chargent et ceux qui le défendent. De part et d’autres d’un camp, chacun y va de sa fausse ou contre information alimentant à jamais la rumeur, les inexactitudes historiques qui rendront illisibles à jamais la réalité du Duc de Chartres.

Certes, il était tentant et facile de mettre en cause un prince du sang, son ascension rapide et ses visées sur la charge d'amiral de France ou son immense richesse pouvaient susciter une certaine animosité à son encontre mais au point de le faire passer pour le dernier des lâches ayant fui devant la mitraille, cela reste sujet à caution!

A l’opposé, nous trouvons une autre version du Duc de Chartes qui, par sa perspicacité a tenté à sa propre initiative d’enfoncer la ligne anglaise et aurait contribué à la victoire.

Alors!

Cette dernière version sera reprise par ses défenseurs et par le peuple de Paris qui lui fera une réception triomphale à son retour de Bretagne.

Cette manifestation de popularité indisposa grandement son cousin le roi Louis XVI qui, prêtant vraisemblablement une oreille attentive aux allégations circulant alors à la Cour le « libéra » aussitôt des ses fonctions et le nomma, en « récompense », colonel-général des hussards. Il est à noter qu’à l’époque, contrairement aux dragons ou aux soldats de ligne, cette arme « légère» était méprisée par les nobles. Dès lors, ces derniers raillèrent immédiatement le « Courage du Duc de Chartres, aussi léger que ses troupes »

Louis Philippe Joseph vécut très mal cette disgrâce.  Furieux contre cette  décision qu’il considérait comme profondément injuste, pour laver cet affront, il demanda en 1780 de faire partie du corps expéditionnaire de Rochambeau qui partait pour les Amériques. L’interdiction du Roi contribua à nourrir un peu plus l’agressivité du duc de Chartres. Si nous prenons en compte, à la même époque la jalousie de Louis XVI vis-à-vis de son cousin du fait de la présence assidue de ce dernier à la cour de Marie Antoinette, nous pouvons constater que la rupture entre les deux hommes devint à cet époque définitive

 

C’est dans ces années que le Duc de Chartres investit le Palais Royal, résidence de son arrière grand père le régent. Il en avait hérité mais son immense fortune, sa vie dispendieuse, sa passion du jeu, ses affaires hasardeuses avaient fait de lui un des hommes les plus endettés du royaume.

Pour  retrouver des moyens financiers nécessaires à son train de vie, il se lança durant ces années 1780 dans ce que nous pourrions appeller aujourd’hui une gigantesque opération immobilière: la plus grande du royaume. Avant l’heure, il construisit en VEFA soit des opérations de construction avec ventes ou locations en futur achèvement comme actuellement la majorité de nos grandes surfaces.

Il commençe par faire bâtir des boutiques pour les louer tout autour de sa résidence du Palais-Royal. sur le jardin, il fait aligner 180 arcades séparées par des pilastres (encore des colonnes) éclairées par 188 réverbères suspendus sous le cintre des arcades. Chaque maison comprend un rez-de-chaussée et un entresol donnant en retrait sur la galerie, un étage noble et un second plus réduit. Le troisième étage et les combles destinés aux domestiques sont à demi cachés par une balustrade supportant des vases. Il fait construire une nouvelle salle d’opéra et nomme les rues alentours du nom de ses fils (Montpensier, Beaujolais et Valois).

Au centre du jardin, il implante un cirque entouré de 72 colonnes corinthiennes abritant en sous sol, une galerie commerciale de 40 boutiques.

 Hormis le cirque, le Palais Royal dont nous profitons aujourd'hui est celui que nous a laissé le duc d’Orléans.

 

Le duc de Chartres avait transformé Paris. Le Palais-Royal devenait le centre du commerce et des plaisirs de la capitale avec plus de 180 boutiques qui attiraient une foule considérable.

Dans un premier temps, cette formidable spéculation, l’enrichit beaucoup mais cette activité de promoteur immobilier, bref de marchand lui retira totalement l’estime de la Cour. De plus, à partir de 1784, le Palais-Royal devenant le lieu de distraction recherché, il draina toutes les populations attirant de plus en plus une faune très populaire et plus particulièrement de nombreuses prostituées. Si le lieu était mal famé, il était surtout le foyer politique de la future révolution, où se regroupaient autour du nouveau Duc d’Orléans (par la mort de son père en 1785) de nombreux  voire les plus actifs opposants au régime.

Désormais Louis Philippe Joseph est à la cime de sa puissance avec une influence énorme au sein de ce royaume de France qui tangue de toute part. 

En 1787, lors de l’Assemblée des Notables, il bascule définitivement et prend nettement parti contre le pouvoir royal.  Le 19 novembre 1787  passe à l’offensive « ouverte » lors de la  première fronde parlementaire.

Il est indéniable que ce jour là, avec force d'arguments, le duc d’Orléans a «frappé les trois coups» de la Révolution. Devant le refus du roi de d'accepter de lever de nouveaux emprunts qu’à la condition de convoquer avant les Etats généraux, Orléans se leva et interpella son cousin, lui demandant si la séance était une séance royale ou un lit de justice.

Personne ne pouvait, en principe, s’adresser au Roi en séance publique et personne n’avait osé le faire depuis la Fronde … A la réponse du Roi, qu’il s’agissait d’une séance royale, il répliqua qu’elle était illégale. Talleyrand, écrira dans ses Mémoires : « Il faut se reporter aux idées qui dominaient alors en France, aux principes d’autorité qui y étaient en vigueur, pour saisir l’effet que dut produire le premier exemple d’un prince du sang faisant une protestation au sein d’un parlement, et attaquant comme nuls, en présence du Roi lui-même, les ordres qu’il venait de donner. L’histoire entière de la monarchie n’offrait rien de semblable : on avait vu des princes du sang résister, les armes à la main, à la puissance du Roi, on n’en avait point vu essayer de poser des bornes constitutionnelles à son autorité. »

A la suite de cet exploit, Orléans fut exilé dans son domaine de Villers-Cotteret, qui durera jusqu’au rappel de Necker. Son retour à Paris fut de nouveau triomphal. Pendant les élections aux Etats Généraux, il fit répandre dans ses terres une Instruction donnée à ses représentants aux bailliages, qui préconisait le doublement du Tiers et le vote par tête.

Attribué à Sieyès (également F.M...) ou, ce qui est plus vraisemblable, à Laclos sinon à Brissot, nous mesurons l’importance de l’obédience dans le travail de fond sur les idées qui a accompagné le duc et donc par conséquent  les prémisses de la révolution française.

 

Elu député de la noblesse par le bailliage de Crépy, le Duc Orléans prit la tête, le 25 juin, des 47 députés de la noblesse qui se joignirent au Tiers. Elu le 3 juillet président de la jeune Assemblée Nationale, il se récusa  mais encouragea probablement Camille Desmoulins a passer à l’action avec son fameux discours du palais royal intitulé «  Aux armes ». On venait d’appendre le renvoi de Necker, les parisiens furent appelés à l’insurrection, cela se passait le 12 juillet 1789.

A compter de cette période, le Duc n'est plus tout à fait maître de son destin. Très connu et aimé dans les milieux populaires, mais détesté par la Cour et mis naturellement à l’écart par la petite noblesse et la bourgeoisie, il n’arrive pas à fédérer autour de lui les forces nécessaires à son maintien aux affaires. La Fayette, intrigant par essence, obtint qu’il s’éloignât pour qu'il accomplisse une prétendue « mission en Angleterre».

Durant cette période, le Duc d’Orléans va nouer des liens avec la couronne d’Angleterre qui seront bénéfiques ensuite à son fils Louis Philippe, roi des Français. Cela lui permet surtout de sauver une grande partie de sa fortune la mettant de l’autre coté de la Manche  à l’abri de ses créanciers français. Grand promoteur, il avait également compris avant l'heure l’importance des paradis fiscaux.

Sous prétexte d’assister à la fête de la Fédération, il rejoint la France en juillet 1790; il mesure alors la distance parcourue par la Révolution. Devant ce constat, il tente désespérément d’y retrouver une place prépondérante.

 

Après Varennes, voulant se saisir de cette occasion, il radicalise sa position et se sépare des Feuillants en se rapprochant des Jacobins. Elu à la Convention par Paris, en dernier de la liste, il siége sur la Montagne. Le 10 août,  il vote la chute de la royauté. Proche de  Danton, il soutient alors ouvertement le parti de la Commune Insurrectionnelle. Le 15 septembre 1792, il demanda à cette assemblée (et non à la Législative comme il aurait été régulier de le faire) de lui donner un nouveau nom de famille : Philippe Egalité.

« un nom de famille pour se faire reconnaître ainsi que ses enfants » dira-t-il.

Le palais royal est également débaptisé en Palais Egalité.

 

Et arriva ce jour fatitique du 26 décembre 1792: le procès de son cousin.

Il vote la mort et contre le sursis, scandalisant un grand nombre de députés. Par ce geste, il devient un « renégat », traitre à sa condition. A cet instant, il s’annihile même la confiance de Robespierre qui le met immédiatement sous surveillance.

« Il était le seul membre de l’Assemblée qui pût se récuser » Cette terrible phrase de Robespierre résume à jamais l'ambivalence de cet homme et  l’image que l’histoire retiendra de Philippe Egalité.

Ce geste fatidique, à l'instar des héros de la tragédie grecque, scelle définitivement son destin, l'irrémédiable est accompli.

 

Début 1793, devant la montée en puissance de la terreur qui attaque ouvertement les membres des obédiences M… et pour couper toutes spéculations entretenues sur ses intentions , il fait publier le 22 février la lettre suivante dans le Journal de Paris :

 « Dans un temps où personne, assurément, ne prévoyait notre Révolution, je m'étais attaché à la F. M… qui offrait une image d'égalité, comme je m'étais attaché au parlement qui offrait une image de la liberté. J'ai, depuis, quitté ce fantôme pour la réalité. Au mois de décembre dernier, le secrétaire du Grand Orient s'étant adressé à la personne qui remplissait auprès de moi les fonctions de secrétaire du Grand Maître, pour me faire parvenir une demande relative aux travaux de cette société, je répondis à celui-ci, sous la date du 5 janvier : «Comme je ne connais pas la manière dont le Grand Orient est composé, et que, d'ailleurs, je pense qu'il ne doit y avoir aucun mystère ni aucune assemblée secrète dans une République, surtout au commencement de son établissement, je ne veux me mêler en rien du Grand-Orient ni des assemblées de F.M…» ».  Après  cette déclaration tomba  immédiatement la sanction de dégradation maçonnique du citoyen Égalité en le faisant démissionnaire, et le dépouillant de fait de son titre de Grand maître.

En mars 93 il vote la création du Tribunal Révolutionnaire mais la trahison de Dumouriez le met dans une position difficile.

Le 6 avril, son fils, Philippe de Chartres, futur Louis Philippe, héros de la Bataille de Valmy passe à l’étranger avec Demouriez,

Les dès sont jetés. Suspect il est emprisonné, et transféré à Marseille, au Fort Notre-Dame-de-la-Garde. Le tribunal criminel des Bouches-du-Rhône l’acquitte en mai, mais à Paris la terreur est à son paroxysme. Philippe Egalité est porté sur la liste des suspects Girondins qui sont déférés aux Tribunal Révolutionnaire. Décision absurde car Philippe Egalité était un ennemi des Girondins, et n’avait jamais rien eu à voir avec eux mais significatif du symbole qu’il revet pour les montagnards à cette époque.

Lors de son procès bâclé, on oublia tout, rien ne fut versé à son crédit. Ramené à Paris en octobre, le Tribunal révolutionnaire devant ce tribunal qu'il avait créé où siègeait ses pairs le condamna à mort. Il fut exécuté le 6 novembre 1793.

Quel destin! Quelle Vie!

Amour des richesses, soif des plaisirs, recherche de puissance?

Lâche, cupide, pervers, ambitieux, éclairé, courageux, précurseur, homme des lumières, tout a été dit sur cet homme mais qui est-il vraiment?

Que laisse-t-il? Un fils, roi des français avisé, un des plus beaux monuments du monde mais est ce tout? Quelle est sa vrai responsabilité dans l’un des événements les plus importants de l’histoire de l’Humanité?

Quel homme est-il vraiment?

A la lecture des faits marquants de sa vie que j’ai essayé de vous résumer, je vous propose que nous tentions, lors de nos échanges, de le découvrir ensemble .

J’ai dit V.M…

Dominique F

Jacques Viallebesset

Jacques Viallebesset

La tribu nomade

A Minuit ils se mettent en marche et lèvent le camp

Pour retrouver la lumière dans le soleil levant

Pour tout bagage ils n’ont que de simples outils

Pas plus de trois principes et quelques utopies

 

L’architecte se dresse vertical entre ciel et terre

Du niveau à la perpendiculaire d’aplomb et d’équerre

Le compagnon cherche ailleurs l’étoile en son cœur caché

L’ouvrier balbutiant construit marche à marche son escalier

 

Midi plein les voit tous rassemblés sous le soleil

Artisans et chevaliers si différents et tous pareils

Ils essaient d’appréhender ensemble le sens de leur vie

Et à comprendre, humaine condition, ce qui les unit

 

Ils bâtissent alors dans le vent des temples éphémères

Dont ils posent à chaque fois la pierre angulaire

Se transmutant ils coagulent le sel le soufre et le mercure

Pour que la joie demeure dans le creuset des cœurs purs

 

A minuit la tribu se disperse sur la surface de la terre

Chacun offrant à qui veut un brandon du feu élémentaire

Ils et elles pérégrinent en doutant sous la voûte étoilée

Prononçant d’étranges mots secrets Eros Philia Agapè.  

Jacques VIALLEBESSET.

PHILIPPE ÉGALITE
PHILIPPE ÉGALITE

 

  •       Sur ma bavette bleue l’œil

       

       

 

L’œil placé sur ma bavette bleue, bordée de noir, forme,

Pour celui que je ceins qui me regarde curieux,

Le porteur de l’œil divin, Delta Lumineux.

Œil attentif et réceptif il est hors norme.

 

Il symbolise en premier sur le plan physique,

Le soleil visible d’où émane vie et lumière.

En second sur autre plan intermédiaire,

Le principe créateur, le secret alchimique.

                

 

 Au plan spirituel, le Divin enfoui en nous,

Grand Architecte De L'Univers peu ou prou.

Qu’il est dépositaire du principe d’élévation,

Qu’il possède en lui le pouvoir de l'action.

                   

Par le blanc bordé de noir encore je rappelle,

A celui que je ceins, que sa méditation

Doit s'enrichir, dans l'écoute et l'observation,

Guidée par la réitération des rituels.

 

Par le blanc bordé de noir avec bavette bleue

Je lui propose aussi de sortir de lui-même

De se libérer des métaux que trop il aime

Et élever son âme vers le haut en tout lieu.

       

Par ma bavette bleue ornée de l’œil ouvert

Je suis hors et aussi dans celui qui me porte,

Je suis la balustrade entre lui et le Divin,

Le Lévite à proximité du Saint des Saints.

 

Par l’œil d’Horus, honorable gardien des secrets !

Je suis l’image de vie, éternelle splendeur,

Par le passage, ouvert vers la resplendeur,

De celui qui me porte s'il s’en révèle digne.

 

Par observation attentive de son tablier !

Le maître secret se doit de ne jamais oublier

Qu'il aspire, par sereine intériorisation,

A l'accès de la lumière via méditation.

 

Le quatrième degré est propre illumination,

Résurgence de savoir enfoui en gestation

De l’approche du divin la vive perception

VITRIOL message du cabinet de réflexion

 

 

 

« L’éclat du jour a chassé les ténèbres et la grande lumière commence à paraître »

 

Jean-Pierre Rousseau.

Ces poèmes sont publiés avec l'aimable autorisation des Auteurs.
PHILIPPE ÉGALITE

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Publié le par Jean-François Guerry
Quelques erreurs d'écriture ! Corrigées en rouge
LE PROCÉS DE SPINOZA de Jacques Schecroun
" Ne nous appartient-il pas d'inclure au lieu d'exclure ?
De voir en l'autre une possible richesse et , avant cela, de regarder au plus profond de nous ce qui nous dérange en lui ? "

LE PROCÉS DE SPINOZA de Jacques Schecroun.

 

 

 

Jacques Schecroun, a déjà publié en Espagne en 2007, puis aux États-Unis en 2015 dans la langue vernaculaire de chacun de ces pays, il a publié en France pas moins de six livres, principalement chez Albin Michel.

Avec son Procès de Spinoza, dont il a fini la rédaction début février et dont je vous signalais la sortie en librairie le 1er Avril, je viens d’en finir la lecture intégrale, j’y ai pris beaucoup de plaisir.

 

Ce Procès de Spinoza est un roman, mais aussi une biographie du philosophe, son histoire personnelle, la naissance de sa philosophie originale, dans une époque où la liberté d’expression n’était pas de mise. Ce livre de Jacques Schecroun est original, il met en lumière un épisode peu connu de la vie de Spinoza, c’est un témoignage pour la liberté et la tolérance qui manque de plus en plus dans notre société.

 

Baruch Spinoza est né en 1632 dans le quartier juif d’Amsterdam. La famille de Miguel Spinoza son père a quitté la péninsule ibérique sous la pression de l’intégrisme catholique, initié par Isabelle la Catholique et son bras armé Torquemeda. La famille du petit Bento Spinoza a donc fait son exode quelques dizaines d’années plus tard, et se retrouve aussi exilé sur les bords de l’Amstel.

 

Dans cette famille de commerçant largement frappé par la mort, Bento Spinoza est une figure à part, son intelligence, son goût de la connaissance des textes anciens, le prédispose à être Rabbin, son destin sera autre. Très jeune on lui expliquera la différence entre les communautés, les religions, lui il voulait être de toutes les communautés de toutes les religions. Il aspirait à plus d’ouverture d’esprit, de liberté. Un peu trop libre selon ses parents, il a peu de jeunes amis, il aime mieux la compagnie des adultes, s’intéresse à leurs préoccupations, fidèle à sa synagogue, et studieux dans sa yeshiva. Le jeune Bento étouffe rapidement dans l’enseignement religieux et dogmatique, ainsi que dans l’entre-soi de sa communauté.

 

Il va découvrir que son Dieu, n’est peut-être pas celui qui punit et qui gouverne tout, impose tout. Il va entendre parler de lumière de la connaissance. Il se fait rapidement, trop sans doute, une autre idée de Dieu, pour lui Dieu est substance, le mot dans sa communauté en fait un parjure.

 

« La lumière est la connaissance claire et distincte de la vérité dans l’entendement de chaque homme, par laquelle il est tellement convaincu de l’existence et de la qualité des choses qu’il ne peut en douter. »

 

Après s’être confronté à lui-même, Bento Spinoza se confrontera à sa famille et sa communauté, il apparaîtra à leurs yeux comme un hérétique.

Initié à d’autres idées dans l’auberge Du Délice Couronné, Bento Spinoza élabore sa nouvelle philosophie. Il prend sa vie en main, en refusant les dogmes, en interprétant les légendes bibliques. Il veut agir sur sa vie, et dans la cité. Un programme maçonnique, c’est pourquoi encore aujourd’hui il fait référence dans les loges, où il est cité par les sœurs et les frères.

 

Il fut à son époque, un philosophe du courage, il ne céda pas aux pressions dogmatiques de sa communauté, il n’emprunta pas la voie tracée pour lui, par les autres. Il partit à la conquête de sa propre voie.

Cartésien par héritage et l’esprit ouvert, il fréquenta toutes les communautés, il n’était pas que de sa synagogue, il était aussi de l’église chrétienne, des clubs libéraux, jusqu’à fréquenter les libertins. Une telle liberté, ne pouvait être supportée par les juifs de sa synagogue, tous ses propos qu’ils ne comprenaient pas étaient taxés de blasphématoires, bientôt il fut traduit devant le tribunal religieux de sa synagogue. C’est son histoire et l’histoire de son procès que nous conte Jacques Schecroun.

 

En filigrane dans son œuvre l’on discerne les prémisses de la franc-maçonnerie spéculative, son œuvre majeure, testamentaire a été influencée par le panthéiste Giordano Bruno, convaincu que la nature est une et infinie. Baruch Spinoza trouva le bonheur, la joie, la liberté dans la recherche constante de la connaissance de la vérité.

Son Éthique, apparaît comme un testament philosophique, et le début d’une nouvelle vie. Cela n’est pas sans rappeler le testament philosophique que rédige le postulant aux mystères de la franc-maçonnerie, à la lueur d’une simple bougie, en regardant le coq tourné vers l’Orient qui va annoncer la sortie des ténèbres et le retour de la lumière, à la sortie du cabinet de réflexion.

 

Le Procès de Spinoza de Jacques Schecroun, au-delà du plaisir de sa lecture, éclaire le chercheur de la connaissance et de la vérité. C’est une belle introduction sur Spinoza, sur la naissance de sa philosophie, sur la lutte contre les dogmatismes de toutes sortes, contre l’intolérance et l’ignorance. Vous aurez envie d’aller plus loin, sur le chemin de la connaissance de ce philosophe, dont l’étude apparaît parfois comme complexe. Jacques Schecroun nous offre avec son ouvrage de le comprendre un peu mieux.

 

Jean-François Guerry.

 

À LIRE : LE PROCÈS DE SPINOZA de Jacques Schecroun. Éditions Albin Michel- sur 352 pages 21,90 €

ISBN : 978 2 226 457 11 0.

NOTE ÉDITEUR

Amsterdam, 1656. Dans la synagogue de la communauté hispano-portugaise transformée en tribunal, un très jeune homme est jugé pour hérésie et autres actes monstrueux. Il risque un bannissement à vie.
Comment celui en qui tous voyaient un futur rabbin en est-il arrivé là ? Quelles rencontres ont pu le détourner d'une voie toute tracée ? Quel cheminement a été le sien pour passer d'un Dieu qui punit à un Dieu qui, ayant tout et étant tout, ne demande rien ?

Dans ce roman passionnant, qui nous plonge au coeur des débats précurseurs du siècle des Lumières, Jacques Shecroun imagine les événements qui marquèrent un tournant majeur dans la vie de Spinoza. Le procès dont le philosophe fut l'objet souligne, aujourd'hui encore, la modernité de sa pensée, et l'actualité de la question de la liberté d'expression

Jacques Schecroun : est co-fondateur de l'École Européenne de Philosophie et de Psychothérapies appliquées. Investi dans la direction de la SFU-Paris branche française de la prestigieuse Sigmund Freud University de Vienne (Autriche), il est aussi le président fondateur du grand festival annuel " Une autre façon d'aimer". 

LE PROCÉS DE SPINOZA de Jacques Schecroun
LE PROCÉS DE SPINOZA de Jacques Schecroun
LE PROCÉS DE SPINOZA de Jacques Schecroun
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Publié le par Jean-Pierre Rousseau
LE PELICAN de Jean-Pierre

L’ENVOL

 

Toutes les traditions ont un bestiaire symbolique, la genèse rapporte qu’après les éléments, la terre fût peuplée par les êtres vivants. Les hommes dès qu’ils eurent les deux pieds sur terre, dressèrent la tête vers le ciel, pour suivre du regard les oiseaux, admirer leur vol. Noé le premier architecte, celui qui construit le premier temple l’arche, après le déluge ouvrit la porte à la colombe. Le Roi Salomon avait son oiseau symbolique la huppe, c’est écrit dans le Cantique des Oiseaux le poème Soufi du perse Farîd od-dîn ‘Attâr après les questions des oiseaux, vient le chapitre des sept vallées qui commence ainsi :

   Un autre oiseau s’avança

             Un autre oiseau lui dit : « Toi qui sais le chemin

             Ô huppe ! Notre vue est encore obscurcie !

 

             Cette voie semble longue, pénible et dangereuse !

             Combien de parasangs faudra-t-il parcourir ?

 

             La huppe répondit : « Nous avons devant nous

            Sept vallées à franchir avant de voir le seuil…

 

           Au début, il y a la vallée du Désir

           Puis, la vallée sans rivage, la vallée de l’Amour

 

C’est dans cette vallée sans limites que se déploient les ailes du Pélican de l’amour, dans la vallée ou le Phénix se régénère sans cesse dans le feu du principe, sous le regard de l’Aigle bicéphale du Saint Empire, qui brille dans les ténèbres.

 

Quand j’étais enfant, je voulais mettre les oiseaux dans des cages, sans doute par égoïsme, quand j’ai pris mon envol, j’ai ouvert la cage par espièglerie, maintenant je ne lasse plus de regarder leur vol, leur liberté, leur capacité à faire naître d’un seul battement d’aile la beauté, cette beauté du cœur et de l’âme dans la joie.

Sans cesse ils montent et descendent dans l’azur, poussés par le souffle Divin. Leur vol fait vivre le ciel.

 

Jean-Pierre Rousseau contributeur habituel du Blog, nous invite à un vol avec le Pélican de l’amour.

 

Jean-Francois Guerry.

LE PELICAN de Jean-Pierre
                                  LE PÉLICAN

 

Je vous propose de recadrer le Comment de ce symbole, d'une part dans le cadre du monde antique, puis dans celui de la mise en place du monde chrétien  d'Occident,  et, enfin je ferai une brève évocation du point de vue alchimique. Ensuite j'aborderai le Pourquoi du Pélican à notre dix huitième degré et les enseignements que l'on peut en tirer.

 

L'allégorie du pélican, qui se déchire la poitrine afin de nourrir ses petits de son sang, omniprésente dans les Bestiaires médiévaux, connaît un succès continu dans l’iconographie chrétienne comme dans la maçonnerie écossaise.

 

La critique moderne et les spécialistes du texte biblique sont aujourd’hui d’accord pour dire que le pélican est absent de la Bible hébraïque  (Une seule citation dans la Vulgate latine, Ps101,7 « je suis semblable au pélican du désert, je suis comme le hibou des ruines ; »).

 

L’oiseau nommé  "qâat", que les premiers traducteurs avaient imprudemment identifié comme un pélican, désignait plus vraisemblablement un choucas ou un rapace (la hulotte du désert).

 

La traduction la plus vraisemblable aurait dû être « je ressemble à la hulotte du désert, je suis comme le hibou des ruines; » Ps102,7. Et le bon sens confirme qu’il serait difficile à un pélican exclusivement ichtyophage de se nourrir de poissons au désert !

 

Dans le seul ouvrage antique sur l’interprétation des hiéroglyphes, datant du 5ème siècle, attribué à un auteur alexandrin du nom d’Horapollon, le pélican personnifie l’homme insensé car il pond ses œufs au sol et commet des imprudences mettant la vie de ses poussins en péril. Nous sommes encore loin de l'oiseau charitable !

 

Par contre nous dit-il ! La femelle vautour oiseau montrait un tel dévouement pour sa couvée que : « lorsqu’elle manque de nourriture à donner à ses oisillons, elle s’ouvre la cuisse puis permet à ses enfants de prendre son sang, pour éviter qu’ils ne meurent de faim ».

 

Pour ce prodige, les Égyptiens couronnaient les déesses-mères et les reines d’une coiffure en forme de vautour. La légende des vautours uniquement femelles et leur dévouement maternel était connu de toute l’Antiquité gréco-romaine.

 

Dans le cadre de la nouvelle idéologie qui prospérait au grand jour, où le poisson représentait le Christ rédempteur, l’allégorie de l’oiseau carnivore ne fut plus comprise. L’image d’un charognard rappelait de trop près la volée d’oiseaux prédateurs qui montaient la garde autour du Golgotha.

Le monothéisme reportait sur une seule personne divine les attributs autrefois confiés à des déesses, et le vautour ne trouvait plus sa place au front des reines, il fut maudit.

 

Par la vertu d’escamotage, et le glissement des traductions, le vautour mangeur d’entrailles refroidies se vit remplacé par le pélican pourvoyeur de poissons… Et par la même occasion, de l’allégorie maternelle on passa à un emblème paternel incarné par le pélican.

 

Saint Augustin et Saint Jérôme sont probablement au départ de l’extraordinaire postérité de cette brève évocation, qui se trouva dorénavant associée, grâce aux Pères de l'Église, à l’idée du Fils de Dieu donnant sa propre chair aux fidèles.

 

Cette image du Pélican, qui arrache des morceaux de son propre cœur pour en nourrir ses enfants, est une grande image christique du Moyen-âge. Selon l’église catholique romaine, le pélican nourrit ses petits de son sang et de sa chair.

 

C’est le symbole de Jésus, le Christ qui vient racheter le péché originel de l’humanité par le sacrifice de sa chair et de son sang, symbole contenu dans le sacrement de l’Eucharistie.

 

Il entre très tôt dans la symbolique chrétienne puisque sa légende est déjà mentionnée par Eusèbe de Césarée (270-340 ), puis par Saint Augustin (354-430) et par Maxime le confesseur (580- 662).

 

Il est intéressant de souligner que Eusèbe de Césarée décrit cette histoire pendant le règne de Constantin et comme par hasard juste après le concile de Nicée (le premier en 325 qui marque un énorme revirement dans l'Église chrétienne Dieu [le Fils] est consubstantiel au Père).

 

Enfin Maxime le confesseur a une conception de l’homme plus conforme à la pensée paléochrétienne puisque selon lui « l'Esprit-Saint n'est absent d'aucun être ». Il se rapproche beaucoup du christianisme orthodoxe alors même qu’il a été condamné par l’église d’Orient.

 

Quatre siècles plus tard vers l'an mille les bonshommes cathares auraient fait naître une légende encore vivante dans le folklore du sud de la France. Je ne peux résister au plaisir de vous la conter :

 

« Il y a un oiseau, nommé le pélican, lumineux comme le soleil, et qui le suit dans sa course. Cet oiseau eut des petits, et lorsqu’il les laissait au nid pour aller accompagner le soleil, une bête venait qui les démembrait et leur coupait le bec. Quand le pélican revenait à ses petits et qu’il les trouvait ainsi démembrés et amputés, il les guérissait.

Comme cela arrivait fréquemment, le pélican imagina de dissimuler sa clarté et de se cacher parmi ses petits, et que quand la bête viendrait, il la prendrait et la tuerait, ce qui fut fait. Et c’est ainsi que furent délivrés les petits du pélican.

 

Et de la même manière Dieu avait fait les créatures et le dieu mauvais les détruisait, jusqu’à ce que le Christ dépose ou voile sa clarté quand il prit chair de la vierge Marie. Il prit alors le dieu mauvais et le plaça dans les ténèbres de l’enfer, et depuis ce jour il ne peut plus détruire les créatures du Dieu bon . »

 

Ce mythe est explicite : le Pélican représente la lumière solaire de la Gnose, la Force de Christ. Les enfants du Pélican, c’est l’humanité qui tente de se relier à cette force, mais est toujours à nouveau mutilée et tuée par la force du démiurge, le " dieu mauvais ". Mais par le sacrifice de Christ, les enfants du Pélican seront sauvés.

 

Les gnostiques avaient eux une tout autre interprétation du symbole du pélican. Ce dernier est assimilé au cygne, il est Lumière, il pond et couve l’œuf du monde. Il est possible que les premiers chrétiens aient eu un point de vue assez proche de cette symbolique.

 

Ainsi comme tout symbole, celui du pélican est à multiples facettes et chaque interprétation,si erronée qu’elle soit, détient sa part de vérité.

 

Si la nature même du pélican est sujette à caution, qu’en est-il de son image ?

 

En considérant la représentation par l’image de ce symbole, deux interprétations sont possibles :

 

Ou bien l’appellation « pélican » a été destinée à masquer, à maquiller, le cygne dont le symbolisme païen était beaucoup trop  « voyant »

 

Ou bien l’image du pélican a été jugée trop peu « photogénique » et les imagiers l’ont embellie en lui donnant l’aspect d’un cygne ou d’une oie. Cette dernière hypothèse n’est envisageable que dans l’interprétation du symbole selon l’église romaine.

 

La première hypothèse, par contre, serait tout aussi valable pour les cathares que pour les catholiques. Pour les deux communautés en effet, mieux valait raconter l’histoire d’une espèce d’oiseau fabuleux qu’on nommerait pélican plutôt que de raconter l’histoire du cygne au symbolisme païen beaucoup trop affirmé.

 

Si l’on examine la nature et la posture de l’oiseau qui trône dans les églises, le plus souvent il ne s’agit aucunement d’un pélican à « l’allure de cygne » mais d’un véritable cygne.  Ce ne peut pas être une coïncidence ! Par ailleurs, l'oiseau est souvent présenté déployant ses ailes et paraît ainsi protéger ses petits ; ses petits sont donc en danger ? Et les oisillons sont au nombre de trois, pourquoi trois ?

Quand on voit l’oiseau qui semble s’arracher le cœur de son bec et que quelques gouttes de sang perlent sur son plumage, le symbole est incontestablement catholique. Le pélican qui régurgite sa pêche pour nourrir ses petits symbolise bien le Christ Eucharistique.

 

Mais ce n’est pas toujours le cas. Faut-il alors voir autre chose ? Y aurait-il plusieurs niveaux de lecture ? Rappelons que les images, fresques et autres tableaux figurant dans les églises étaient destinés à la compréhension de ceux qui n’avaient pas accès à la lecture des textes sacrés !

 

Chez les Hermétistes, car il me paraît impropre de dissocier l'alchimie trop souvent réduite à des faiseurs de métaux, il y a un lien entre l'homme et le Divin, entre le ciel et la terre.

 

Ce lien dépasse le stade de simple médiation, il est aussi sympathie :

 

« Il est vrai et sans mensonge, que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas  pour accomplir le miracle d'une seule chose.

 

De même que toutes choses tirent leur origine de la Chose Unique Seule, par la volonté et le verbe de l'Un, Seul et Unique qui l'a créée dans Son Esprit, de même toutes les choses doivent leur existence à cet Un par ordre de la Nature et peuvent être améliorées par l'Harmonie avec cet Esprit. » (Table d'émeraude).

 

Gnostiques, Chrétiens, Juifs, Musulmans, Druzes, Francs-Maçons, Rosicruciens… autant de religions, de peuples et de philosophies qui trouvèrent dans l'Hermétisme le désir d'Unité et d'Union de l'ensemble de l'humanité : l'alliance de l'homme à la nature, de la nature à Dieu, de Dieu à l'homme, de l'homme à l'homme.

 

Les alchimistes parlaient de l'Arès comme d'un principe de structuration des formes individuelles. Elle se manifeste comme le Sulfur, énergie masculine, proche du mercure. Paracelse parle d'un objet instable et émotif qui n'est que trop enclin à participer à la « turbulentia corporis ».

 

Pour les alchimistes il convenait d'isoler ce composant turbulent, le multidistiller dans le pélican.

 

Selon Jung il s'agit en termes psychologiques de prendre le temps d'accueillir les contenus qui surgissent de l'inconscient et de les observer. Ensuite il faut examiner l'effet d'une réapplication à l'inconscient de ces contenus devenus conscients.

 

L'émotion se retourne en quelque sorte sur elle même, ce que l'alchimie décrit dans l'image du Styx enroulé neuf fois sur lui même, ou celle du pélican en laboratoire, utilisé pour la multi-distillation  du même produit.

 

C'est la mise en œuvre  de la substantifique moelle.

 

Chez Paracelse l'Arès c'est l'énergie de mise en forme celle qui par la rencontre de l'Eau et du Feu, libérera la lumière enfermée dans la matière, c'est à dire l'intelligence du corps.

 

L'Arès est capacité de maintenir une relation chaleureuse entre deux parties opposées ou deux opinions contraires, ce qui est déroutant aux yeux de ceux qui croient détenir la vérité.

 

A l'intérieur du vase alchimique l'Arès ouvre un espace de création et maintient en contact  les antagonismes afin que l'esprit d'Hermès fasse évoluer la capacité de voir les événements avec une autre perspective.

 

Pour les adeptes un simple récipient contenant et le contenu lui même deviennent un seul et même tout avec pour objectif unique associer au travail opératif le spéculatif pour atteindre le grand œuvre en découvrant ce qui est caché à l'intérieur. Il faut également préciser que cela ne peut se faire sans l'amour inconditionnel au Créateur.

 

Au fil de l'exposé vous aurez remarqué qu'en fait nous n'avons parlé que d'Amour, celui des déesses mères pour le peuple, celui des pères nourriciers pour leurs enfants, celui du Christ rédempteur pour les chrétiens, celui des alchimistes pour le Grand Œuvre.

 

Nous avons également évoqué le fait que, comme, tout ce qui est en haut est en bas, l'Arès des alchimistes permet de concilier les oppositions afin que le lien reste vivant entre la créature et le Créateur.

 

L’appropriation du patrimoine symbolique commun put donner des résultats étonnants.

 

Charbonneau-Lassay a rencontré le problème dans son Bestiaire du Christ en abordant la symbolique du cœur  à partir du pélican. Après avoir passé en revue les bestiaires médiévaux il conclut à l’unité du sens eucharistique, l’oiseau héritant de surcroît des qualités du phénix antique.

 

Ce symbole du Pélican sera repris au 17ème siècle par la Rose-Croix, puis par la Franc-Maçonnerie.

 

Beaucoup de  de loges ont adopté dans leur sceau ou leur blason, au XVIIIe siècle et tout au long du suivant, une image du cœur enflammé comme signe distinctif.

 

Le tendre accueil d’Angers montrait un cœur enflammé dans une étoile à six branches ; Les cœurs unis de Paris présentait deux cœurs enflammés entre l’équerre et le compas , alors que La Parfaite Unité des Cœurs, toujours à Paris, y disposait trois petits cœurs en triangle.

 

L’Ancienne cauchoise de Caudebec inscrivait les deux cœurs dans une étoile flamboyante. Des constitutions du Grand Orient ont pu être scellées par trois cœurs unis etc. Particulièrement parlants sont les sceaux de deux loges avignonnaises,

 

Les Amis à l’épreuve et Les Amis sincères : toujours entre l’équerre et le compas, l’une montrait deux cœurs transpercés par un clou et l’autre trois cœurs enflammés dont l’un était traversé par une flèche.

 

Le cœur à cette époque symbolise la vertu théologale par laquelle on aime Dieu par dessus tout pour Lui-même et son prochain comme soi-même pour l'amour de Dieu.

 

Il s'agit de la Charité qui résulte de la francisation du mot caritas (amour) en latin, traduction du mot grec agapê dans le nouveau testament.

 

J'ai le bonheur comme vous d'être Chevalier Rose-Croix, grâce aux trois vertus théologales et aux quatre vertus cardinales (courage, justice, prudence, tempérance) je m'efforce de participer à la victoire du Bien sur le mal, c'est le principe gnostique de la lumière triomphant des ténèbres.

 

Dans le bijou du grade :

 

A l'avers, un pélican nourrissant ses sept petits, symbole du dévouement total à nos semblables, nous rappelle que nous sommes tenus d'aider d'assister et d'aimer notre prochain ;

 

Au revers un aigle aux ailes déployées symbole de la suprême puissance car on suppose que seule une force extraordinaire  d'élévation spirituelle peut permettre de communiquer avec le GADLU.

 

Toute la loi d'Amour se trouve résumée dans le symbole du pélican.

 

Le devoir du pèlerin que doit être le chevalier Rose-Croix est majeur, son travail ne doit jamais s'arrêter tout au plus sa mission peut être suspendue afin de se régénérer.

 

La cérémonie de la Cène renforce encore cette notion de partage avec l'autre, donnez à manger à celui qui a faim, donner à boire à celui qui à soif, allez en paix et travaillez à la gloire du GADLU.

 

Par analogie, nous sommes proches du processus alchimique, le Pain symbole de nourriture spirituelle, requiert l'action du feu, associé au Vin, symbole de connaissance, générateur du Grand Œuvre, assimilé au principe du soufre met en présence deux principes contraires qui vont nourrir l'initié dans le creuset de l'œuf philosophique où à lieu le mariage du soufre et du mercure.

 

Comme dans le processus alchimique, la Cène ne s'achève que lorsque tout est consommé, que les impuretés ont été réduites. Régénérés, nous sommes prêts à propager sur la terre toutes les vertus qui naissent de la foi et de la charité.

 

Par la transmutation alchimique nous sommes devenus Espérance, Espérance que nous nous devons de préserver et faire partager tout au long de nos pérégrinations tant au dehors qu'au dedans, c'est notre Devoir.

 

Nous retrouvons également dans le rituel de la fête Pascale et plus spécialement lors de la cérémonies de lumières tout le sens du dix-huitième degré et aussi de la symbolique de celui qui a donné son sang pour les autres.

 

En conclusion il me semble indéniable que la filiation de nos rituels est christique avec une forte influence alchimique nonobstant les remous philosophiques et existentiels du siècle des lumières, du début du vingtième siècle et enfin ceux encore actuels relatifs à la laïcité.

 

Malgré quelques a priori, scories d'une éducation religieuse dogmatique, ma lecture des rituels et mon implication dans le Rite Écossais Ancien Accepté m'ont permis de comprendre la portée universelle de la mission du chevalier Rose-Croix.

 

Je reviens à la cérémonie des lumières, le Très Sage proclame lors de l'extinction de la septième lumière :

 

« Oui Chevaliers mes Frères, notre ordre, parce qu'il s'inspire de toutes les philosophies et de toutes les religions, est fondé à évoquer et à commémorer celui à qui est imputé la sublime doctrine d'amour et de pardon qui a tant influé sur le destin de l'humanité etc... »

 

Je termine en me permettant de rejoindre  Roger Bonifassi quand il nous parle d'un rituel dactylographié des années 1950 exprimant selon lui la raison principale de la Fête Pascale « mes frères nous sommes réunis ici pour commémorer le martyre de l'Apôtre de l'émancipation humaine »

J'ai dit

Jean-Pierre Rousseau. 

LE PELICAN de Jean-Pierre
Carnet de Voyage: 
Des souvenirs me reviennent d'un voyage chez les Mayas entre le Guatemala et le Belize nous remontions le Sibun River, sur le fleuve nous avons été accompagnés par une multitude de Pélican dont le vol nous menaient jusqu'à l'océan, comme pour nous protéger sous leurs ailes.
LE PELICAN de Jean-PierreLE PELICAN de Jean-Pierre

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Publié le par Jean-François Guerry
KABBALE et FRANC-MAÇONNERIE de Marc Halévy - Epilogue La Gnose - Part - IX

KABBALE et FRANC-MAÇONNERIE- de Marc Halévy-

Part-IX. Épilogue- La Gnose.

 

 

Un de mes frères me confiait il y a quelques années : « Je n’ai jamais su faire la distinction entre âme et esprit ». Ce maçon proche de la porte de l’orient éternel, me mit dans une position délicate, comment lui suggérer que la réponse à sa question c’était à lui de la trouver. Il devait s’affranchir de cette dualité, pour un retour à son unicité, passer du binaire au ternaire, réaliser ses trois premiers pas d’apprenti. Si le corps se définit facilement au regard de sa consistance matérielle, de ses organes, de ses sens, il ne s’anime que sous la direction de l’âme, il est donc indissociable de l’âme sans laquelle il ne serait qu’une pierre molle et inerte, quant à l’esprit il est un lieu d’arrivée, d’accueil, où se rencontrent la nature divine et la nature humaine. L’âme et l’esprit sont nécessaire à « l’agitation » du corps, ils sont complémentaires, pour le passage à la troisième dimension. L’âme est ouverte sur le monde psychique et l’esprit sur le monde spirituel.

 

Un autre frère me disait ses difficultés à faire la distinction entre savoir et Connaissance, une confusion peut être entre savoir et connaissances, ou encore savoirs et connaissances.

 

Le troisième frère eh oui souvent ça marche par trois, buttait sur l’interprétation de la lettre G, au centre de l’étoile ou entre l’équerre et le compas : GOD, Gnose, Géométrie, Grand Architecte de l’Univers. Ce ne sont pas les questions qui sont embarrassantes, bien au contraire. Mais ce sont les réponses toutes faites.

 

Convenons que la Gnose est la Connaissance. Si l’âme est ce qui anime le corps, ce serait une sorte de carburant du corps, corps et âme mis en mouvement seraient aptes à recevoir l’esprit, prêts à sa rencontre dans la tente.

 

Je ne sais pas si l’on avancé beaucoup ? Qui sait ? À priori personne hormis ceux qui approchent du terme de leur vie, qui sont capables de surmonter leur pudeur et non pas peur d’être ridicule en parlant de leur âme. En avouant qu’ils méditent sur leur âme, mieux encore qui en parlent à voix haute, ou encore mieux qui n’ont pas besoin de parler de leur âme, au premier regard dans leurs yeux l’on voit qu’ils l’ont rencontrée.

Parler de son âme, de l’âme c’est parler de soi, de la nécessité d se purifier, de se débarrasser des apparences, pour contempler sa lumière intérieure. Vanité ! Sans doute, ou simplement désir du bien avant de franchir l’ultime seuil. Parler de son âme n’est-ce pas faire outrage à son âme à sa paix, ou plutôt d’ouvrir cette âme, d’en prendre conscience. Puisque l’âme anime le corps, un simple battement du cœur témoigne de sa présence. Le vol d’un oiseau multicolore ou la naissance d’une jacinthe annoncent le printemps de l’âme.

 

François Cheng le poète académicien, a consacré un livre entier qui effleure les bords, les contours de l’âme, sous la forme de sept lettres écrites à une amie, qui sur le tard a le soupçon de son âme et lui demande : « Parlez-moi de l’âme. »

Un défi, François Cheng dans sa première lettre réponds :

 

« Face à votre requête, que j’avais besoin de réécrire ici mot à mot, mon premier mouvement était de me dérober. L’âme n’est-elle pas finalement cette chose dont on ne doit pas parler, au risque d’incommoder ? On ne doit ni ne peut. Quand on s’y hasarde, et l’on se découvre aussi démuni que celui qui chercherait à définir par exemple ce qu’est le temps, la lumière ou l’amour. »

 

Non ! Ce n’est pas une posture, un évitement du poète, mais une réalité il est des choses indicibles, qui pourtant existent, parce qu’on les sent, elles font partie de nous, elles nous sont indispensables. L’initiation fait partie de ces choses, elle est vie, elle se vit, on en parle qu’avec difficulté tant elle est intime.

 

La gnose considérée tour à tour comme une religion supérieure qui relie tous les hommes, une philosophie supérieure dit le Littré détenant toutes les connaissances sacrées. Vouloir définir la Gnose, c’est donc entreprendre de vider l’océan avec une petite cuillère, à quoi bon ? Il vaut mieux regarder l’écume des vagues ou marchent les oiseaux dans la lumière du soleil levant et puis plonger dans le silence des profondeurs.

 

Après ces digressions ou pas, je reviens au livre de marc Halévy, dans l’épilogue de ce magnifique livre inspirant, paru dans un format de poche, c’est-à-dire un livre à soi, sur soi, à portée de soi, qui nous invite à méditer :

 

« Pour terminer ce livre, j’invite à une méditation sur la finalité de tout démarche spirituelle. Qu’elle soit mystique comme la Kabbale ou initiatique comme la Franc-Maçonnerie : la Gnose c’est-à-dire la Connaissance absolue qui est infiniment plus que tous les savoirs, que toutes les sciences (…) connaître le Divin. »

 

Le Regard Kabbalistique de Marc Halévy, est une invitation à relire le prophète Ézéchiel et la Vision de son char Céleste, dont Marc Halévy propose une traduction personnelle à la fois littérale et littéraire, pour une méditation finale. Puis une vision maçonnique « Un pont entre l’humain et le Divin ».

Une montée à l’échelle avec les échelons maçonniques.

 

Je rajouterais modestement, un passage des secrets, des mystères de la vie, de la construction de la vie, de l’humain, au sacré du Divin. Dans une révélation, une apocalypse de qui va du prophète Ézéchiel à Jean de Patmos. Celui qui médite à la fois dans sa loge et à l’extérieur entend le murmure du Divin quand il traverse la forêt des symboles dans sa loge et dans la nature entière.

 

Marc Halévy : « nous invite à vivre une vie totale absolue (…) Celle qui révèle le sacré et qui est celle du Divin, de l’Un, de l’Esprit, de l’Âme, du Logos, du Dieu qu’importe le nom dont on le nomme. »

 

On met parfois dans nos mains des clés, elles sont d’ivoire, d’or … pour ouvrir les portes qui sont à l’intérieur, pour accéder à notre âme, la pointe de notre cœur, pour aller à l’endroit caché dans les ténèbres, là ou brille le feu de la lumière éternelle de la vie.

 

Ce livre de Marc Halévy est à mettre dans toutes les mains, dans toutes les poches, comme une clé toujours prête à ouvrir notre cœur. Point final.

 

Bonne lecture

 

Jean-François Guerry.

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