Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
la Franc Maçonnerie au Coeur

la Franc Maçonnerie au Coeur

Un blog d'information, de conversations sur le thème de la Franc Maçonnerie, des textes en rapport avec la Franc Maçonnerie, comptes rendus et conseils de lectures.

Publié le par jean françois
DES PLANCHES

DES PLANCHES…

 

 

Suivant les rites les francs-maçons travaillent à leur perfectionnement et à la propagation des vertus humaines qui sont aussi les valeurs de la franc-maçonnerie.

Certains le font par l’étude et la pratique de leur rituel et leurs engagements au service de leur loge en se tenant à la disposition de leurs frères pour que vivent leurs ateliers, ils occupent leur place et œuvrent à la construction du temple spirituel de l’humanité.

 

D’autres complètent ce travail par leurs réflexions sur des sujets contenus dans leur rituel véritable parole de leur rite.ses travaux portent le nom symbolique de planches, elles communiquées oralement en loge et destinées à êtres comprises par l’ensemble des frères qui sont membres à part entière de cette fraternité.

Ses travaux n’ont pas vocation à mettre en exergue, ni la culture, ni les qualités intellectuelles, ni les compétences profanes du conférencier, sa réussite matérielle, son statut social, qui constitue le monde apparences doivent laisser place à ses sentiments profonds expression de son être intérieur. Il y a d’autres cénacles pour mettre en lumière les compétences reconnues dans le monde profane.

Le conférencier aura à cœur de se libérer devant ses frères de ce qui constitue sa vie ordinaire pour découvrir son cœur. Il ajustera sa planche pour la placer dans l’édifice commun. C’est à ce prix, au terme de cet effort d’humilité qu’il sera reconnu comme tel, l’intelligence maçonnique n’est pas l’intelligence habituelle c’est celle du cœur.

 

Aimer ses frères c’est savoir se mettre à la portée des plus faibles, c’est savoir accepter les tâches les plus humbles, ce n’est pas imposer à tous des discours abscons, tous les frères ont droits à leur salaire.

 

Je ne conclurais pas ces quelques lignes par un lieu commun que les planches ne doivent être ni trop longues, ni trop courtes. Il s’agit de délivrer quelques pistes de réflexions qui permettront de parcourir ensemble un bout du chemin vers la connaissance, mais non des savoirs puisés dans les bibliothèques.

 

Si un pas, un simple pas, ou une clé est offerte pour pouvoir avancer plus loin, plus haut le travail aura rempli son but.

 

Je vous soumets donc dans le fil de ces quelques lignes un extrait de l’intervention d’un orateur de loge, qui résume bien mes propos de ce jour.

 

JF.

 

 

 

« Permettez-moi mes TCF de nous inviter à nous poser quelques questions fondamentales quand nous serons amenés à proposer un travail de réflexion à présenter en Loge. Quel type de connaissance souhaitons-nous transmettre car il s’agit bien d’un travail de transmission. Ce travail (qui certes nous aura enrichis en le préparant) est destiné aussi aux FF de l’atelier qui vont l’écouter et non le lire. Même si le sujet nous a passionné il faudra en extraire les points les plus importants à nos yeux pour donner envie aux FF de l’atelier d’approfondir telle ou telle piste. Enfin si on veut être compris il faut employer des mots simples susceptibles d’être intelligibles pour tous les FF de l’atelier, et accepter d’être incomplet, de ne pas vouloir tout dire sur le sujet afin de s’assurer de l’attention soutenue de tous les ff.de l’atelier.

C’est à ce prix mes TCF que nous ne risquerons pas de laisser des FF sur le bord du chemin. 

En guise de conclusion permettez-moi de citer Montaigne Quand bien même nous pourrions être savants du savoir d’autrui au moins sages ne pouvons-nous être que de notre propre sagesse (Essais 1 ;25) »

L’Orateur.

Voir les commentaires

Publié le par Blog-notes des Meuniers de la Tiretaine

Cet article est reposté depuis Le Blog-Notes du Rite.

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
LE RITUEL, LES RITUELS

DU RITUEL, DES RITUELS MAÇONNIQUES

 

 

Les rituels sont la parole du rite, comme il y a plusieurs rites maçonniques, il y a donc plusieurs rituels le capitaine Jacques de la Palisse n’aurait pas dit mieux, et pourtant souvent dans les loges on entend du parler du rituel et non de notre rituel.

 

Posé le fait incontestable que le rituel est la parole du rite, c’est donc son véritable maître initiatique, il est porteur de la tradition d’où l’obligation d’une pratique rigoureuse, presque rigoriste. Puisqu’il est le vecteur de la transmission du rite, tout écart, transformation, modification doit en préserver le sens, la pureté, les modifications sont souvent réalisées avec sagesse en prenant le temps nécessaire, si le maître des cérémonies veille à l’organisation de la loge, l’expert sera attentif au respect du rituel.

Pourquoi ce que d’aucuns considèrent comme du pointillisme, justement parce que chaque point du rituel a une signification, à l’origine les rituels se transmettaient oralement on attachait de l’importance à chaque lettre, à chaque mot, l’expansion des corps maçonniques en même temps que le développement de l’imprimerie a rendu nécessaire l’écriture des rituels, des erreurs de transcription sont apparues au fil du temps, elles n’ont pas toujours été corrigées, cela est dommageable à la compréhension du rite et sa transmission, mais, peut être corrigé, par la vigilance de frères qui pratiquent vraiment.

Plus grave à mon sens ce que je qualifierais d’intellectualisation du rituel, cette propension à vouloir faire l’exégèse de chaque mot, de chaque ligne, on en arrive à des élucubrations dignes des sophistes. L’intellect à mon sens doit rester un levier de compréhension, pour une acquisition personnelle des valeurs contenues dans chaque rituel.

Le travail initiatique oblige la connaissance de son rituel et comment mieux comprendre son rituel qu’en le pratiquant régulièrement, c’est l’effet, l’éveil qu’il produit sur l’initié qui le fait avancé dans la voie de la Connaissance degré après degré. Il y a là quelque chose d’incommunicable par le seul intellect. 

C’est un peu comme en philosophie faire de la « Platonisation »sans avoir lu ni compris Platon.

 

Les rituels se vivent, c’est leur partie vivante qui initie fait remarquer Alain Pozarnik. C’est ce vécu des rituels qui libère l’initié de ses connaissances, de ses certitudes, il devient en quelque sorte nu, libéré de ses apparences, du vernis de ses connaissances et se met dans un état propice à accueillir son être véritable au-delà, au-dessus du paraître. Le rituel vit en lui-même il est comme un exercice spirituel, du même type que ceux que pratiquaient les philosophes antiques, le rituel produit dans l’adepte une transformation, il humanise, la pratique collective renforce et soutient cette transmutation.

 

 

Le rituel permet la construction ordonnée, graduée, d’un homme nouveau, neuf, je cite encore Alain Pozarnik : « le rituel d’apprenti explique comment travailler à se connaître, celui de compagnon y ajoute la découverte des lois qui régissent le monde et l’univers, celui du maître complète achève le travail par la prise de conscience d’un être intérieur assassiné par nos comportements. »

 

Le rituel impose donc le travail, si la raison prend sa part dans son étude, sait surtout l’expérience qui permet l’initiation. L’instruction et la pratique sont indissociables. Il faut raison mais surtout expérience. C’est un aspect du secret maçonnique renfermé dans le cœur de l’initié, incompréhensible même par les hommes les plus cultivés.

 

JF.   

HUMOUR

HUMOUR

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
DES NOUVELLES DU PETIT FANCH

DES NOUVELLES DU PETIT FANCH !

 

Paru dans le journal Ouest-France dans l’après-midi ! Tout ça pour ça !

 

PS : la partie du texte difficilement lisible dans l’article précédent à été modifié

JF. 

 

Le petit Fañch pourra garder son tilde, tranche la cour d’appel de Rennes

« Le prénom Fañch peut être orthographié avec un tilde sur le n. » La cour d’appel de Rennes a rendu, ce lundi 19 novembre, sa décision dans l’affaire du prénom Fañch. Elle infirme la décision du tribunal de Quimper qui avait, en septembre 2017, refusé l’attribution de ce prénom à un petit garçon de Rosporden.

Fañch pourra garder son tilde, la petite vague ornant le « n », signe utilisé dans les prénoms bretons.


Ce lundi 19 novembre, la cour d’appel n’a pas suivi le tribunal de Quimper, qui avait estimé, dans son jugement du 13 septembre 2017, que le tilde ne fait pas partie de la langue française.

Lydia Fuzier et Jean-Christophe Bernard, les parents du petit bambin, avaient interjeté appel de la décision.

« Pas un discours revendicatif »

Lors des débats devant la cour d’appel de Rennes, jeudi 8 novembre 2018, leur avocat MeJean-René Kerloc’h avait demandé aux juges rennais de suivre la loi, et non la circulaire du 23 juillet 2014, dans laquelle il est précisé que le ñ ne figure pas dans les signes diacritiques (tréma, cédille, etc.) autorisés pour l’état civil.

Il avait aussi dénoncé une discrimination.  « Des hauts fonctionnaires de la République ont le droit de porter le ñ, et ce droit serait refusé à d’autres ? Est-ce cela que nous voulons instaurer dans notre société ? Les parents n’ont pas un discours revendicatif, ils aspirent à ce que leur enfant porte un prénom qui rappelle leur culture, leurs origines. »

« Graphie déjà acceptée »

La cour d’appel de Rennes dit donc, ce lundi 19 novembre, que le petit Fañch, 18 mois, peut garder son tilde. Dans ses motivations, elle indique que  « le prénom Fañch avec cette même graphie a déjà été accepté par le procureur de la République de Rennes, le 27 mai 2002, et par l’officier d’état civil de la ville de Paris, le 19 janvier 2009 ».

« Il en résulte que c’est sans porter atteinte au principe de rédaction des actes publics en langue française ni à l’article 2 de la Constitution française que le prénom Fañch peut être orthographié avec un tilde sur le n. »

DU TILDE

Le tilde (‹ ◌̃ ›, ‹ ˜ › ou ‹ ~ ›) est un signe diacritique des alphabets latin et cyrillique en forme de « S » inversé et couché utilisé dans de nombreuses langues. Il sert aussi, quand il possède une chasse, de signe de ponctuation permettant de séparer des éléments en opposition (en phonologie, par exemple : /s/ ~ /z/ → « le phonème /s/ s’oppose au phonème /z/ »).

En breton, le tilde est utilisé sur un « n » pour noter la nasalisation des voyelles a, i, o. On le trouve plus rarement associé au e et au u. Le digramme  se prononce comme le digramme an français, par opposition au digramme an qui se prononce an-n. Par exemple, amañ emaon ("ici je suis") se prononcera aman éma-on-n. Localement, le ñ peut disparaître totalement de la prononciation. Ainsi bremañ ("maintenant") peut s'entendre « bréman » ou « bréma ».

En français, le tilde, longtemps dénommé « tiltre » ou « titre », a été utilisé jusqu'au xviiie siècle comme signe d'abréviation ou pour marquer les sons nasalisés, en lieu et place de la lettre « n » aujourd'hui ; il figure notamment trois fois dans l'ordonnance de Villers-Cotterêts2.

Dans tous les cas, même si les locuteurs ne le sentent pas forcément, le tilde signale un ancien /n/.

Source WIKIPÉDIA.

 

 

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
L'INITIATION ESCALIER DE LA CONSCIENCE

L’INITIATION ESCALIER DE LA CONSCIENCE

 

 

Un soir de septembre 1987, le Vénérable Maître m’a donné une accolade fraternelle et prononcé les mots rituels qui peuvent sembler anodins : « Bienvenue mon frère. »Avec ce souffle qui pénétra au plus profond de moi, je me suis assis sous la lune en silence, j’étais dans la fraternité des francs-maçons, mais bien plus encore mon esprit était réveillé. De ma mémoire profonde remontait en moi du fond des temps les valeurs, les souvenirs, les traces, des traditions en même temps je comprenais que le Vénérable remettait entre mes mains symboliquement une clé pour ouvrir, une porte derrière laquelle, j’ai vu un escalier tournant. J’ai posé le pied sur la première marche, puis la seconde, j’ai compris que chaque étage monté serait une élévation de ma conscience, pour pouvoir approcher de la Connaissance, certain de ne jamais l’atteindre.

 

 Le grain était mis en terre, semé, il germera. L’escalier de la conscience permet l’éveil de mon esprit, je pars à la recherche de l’appartement qui contient le tabernacle où vibre le cœur entouré de lumière.

 

Mon passé se relie au présent par le ciment de l’intelligence du cœur, ma conscience me guide sur la voie de lumière, celle qui permet la construction d’un chemin de vie. Le Vénérable m’a transmis des pages blanches, pures, nouvelles à moi d’écrire les mots, en faisant de mon mieux, j’ai eu la première lettre, j’ai épelé la seconde.

 

J’étais au début d’un combat, d’une confrontation, j’allais devoir sans cesse faire appel à ma conscience, pour me construire une vie plus réelle, plus spirituelle. Mes combats seraient multiples, contre mes sens à maîtriser, mes certitudes à oublier. Me confronter avec ce que je suis et ce que veux être, avec cette agitation que je ressens et cette volonté d’apaisement, confrontation avec mon ego aux multiples têtes, cette méduse, cette gorgone, cette chimère qu’il faut combattre.

 

Conscient qu’il y aura des échecs, des morts successives et des régénérations. Le plus difficile est de ne pas tomber dans la lassitude, le refus du combat, de remiser l’épée de justice, de poser la truelle de la fraternité, de sombrer dans le silence de la conscience, de renoncer à l’éveil de l’esprit.

C’est là, à cet instant, à ce moment que le Vénérable nous place entre les deux colonnes, et que les frères nous tendent leurs mains, quand le fléau de la balance penche du mauvais côté. Alors la lumière revient et éclaire à nouveau le chemin, les nouvelles marches à gravir dans l’escalier de la conscience, pour une vie plus juste, plus fraternelle…

 

JF. 

L'INITIATION ESCALIER DE LA CONSCIENCE
Le petit Fanch

Le petit Fanch

OPINION

Qu'en pensez-vous, le petit Fanch menace l'unité de la France, ou pas ? L'universel, la nation, la région, les langues régionales, la culture française.

JF.

Petit béret blanc vissé sur la tête, assorti à sa marinière, Fañch plisse les yeux sous le soleil éclairant le ciel de Rennes. Sur les marches de la cour d’appel, il joue avec un drapeau breton pendant que sa mère, Lydia Fuzier, donne un mini cours de langue au micro de CNews. «Le tilde, si on le met, ça fait le son “an”, donc on l’appellera bien Fañch (prononcé “fanche”), comme il se doit. Si on retire le tilde, on devra prononcer “fantch”.»

En baptisant leur enfant Fañch, comme il est convenu de l’écrire en langue bretonne, Lydia et son mari ont enclenché une série de procès dont l’absurde longévité ne tient qu’à la rigueur de la loi française et à une identité bretonne qui en a marre de se laisser faire.

Dès le jour de la naissance de son fils, le 11 mai 2017, le père, Jean-Christophe Bernard, reçoit un coup de fil, qu’il résume alors à l’AFP. «Une personne de l'état civil de Quimper nous a appelés vendredi pour nous dire qu'elle ne pouvait pas enregistrer le prénom Fañch et que nous devions en trouver un autre.» La décision se base sur une circulaire du ministère de la Justice datant du 23 juillet 2014, qui précise que le tilde ne fait pas partie des signes diacritiques pouvant être utilisés dans l’état civil. Parce qu’il ne ferait pas partie de la langue française.

 

Fañch, 17 mois, menace l’unité de la France

Finalement, dès le 16 mai, la ville de Quimper prend une autre décision, expliquée dans un communiqué, qui se base sur d’autres fondements juridiques. «En premier lieu, l’article 75-1 de la Constitution de la République française proclame que les langues régionales sont reconnues comme appartenant au patrimoine de la France. De même, l’article 57 alinéa 2 du Code civil [...] consacre le principe de libre choix du prénom par les parents. Dans le même esprit, la Cour européenne des Droits de l’Homme affirme que le choix du prénom revêt pour les parents un caractère intime et affectif et entre par conséquent dans la sphère de la vie privée.»

 

Mais en juillet, les parents de Fañch sont convoqués devant le tribunal de grande instance de Quimper. Le 13 septembre 2017, le jugement tombe avec l’aplomb du technocrate qui vient enseigner au fermier comment traire ses vaches: Fañch n’a pas le droit de s’appeler Fañch. Seuls, ses parents auraient peut-être abandonné. Or, leurs soutiens sont nombreux, comme l’association Skoazell Vreizh, dont la campagne de dons a financé l’intégralité de leur action en justice.

Sur les marches de la cour d’appel de Rennes, on retrouvait aussi Paul Molac, député de la quatrième circonscription du Morbihan et membre du groupe parlementaire Liberté et territoires«Il s’agit d'une négation de la volonté des parents de vouloir donner un prénom autre qu’un prénom français, réagit-t-il. C’est une discrimination culturelle et linguistique.»

 

Pour être égaux, les citoyennes et citoyens français doivent accepter l’uniformisation. Dans son jugement, la juge Clément invoque l'article 1erde la Constitution«La France [...] assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. [...] Le principe selon lequel les prénoms de l'enfant sont choisis par ses père et mère doit connaître des limites lorsqu'il s'agit d'utiliser une orthographe qui comprend un signe diacritique non reconnu dans la langue française. [...] Admettre l'inverse reviendrait à rompre la volonté de notre État de droit de maintenir l'unité du pays et l'égalité sans distinction d'origine».

Hérité de l’Ancien Régime et de la Révolution, le principe d’unité de la langue française peut sembler anachronique en 2018. Plus qu’un principe juridique efficient, il est un dogme, un principe qui frôle le sacré, sans réel fondement ni justification en phase avec le monde d’aujourd’hui.

Fiction, sacralisation et universalisation

En plus de la circulaire susnommée, le tribunal de Quimper utilise également le décret du 2 Thermidor An II, daté du 20 juillet 1794 qui imposait, durant la Terreur, le français comme la langue unique de l'administration. Un mois plus tôt était publié le premier rapport de politique linguistique, celui de l’abbé Grégoire, intitulé «Rapport sur la nécessité et les moyens d'anéantir les patois et d'universaliser l'usage de la langue française».

Élu à l’Assemblée de Corse, Romain Colonna est surtout maître de conférences en sociolinguistique à l’Université Pasquale Paoli de Corte. «La nation française est une fiction, commente-t-il. Pour qu’elle soit moins perçue comme telle, il fallait unifier et homogénéiser le territoire. La langue française a pris une dimension importante dans la construction mentale, politique et économique du pays.» De la chute de la monarchie aurait découlé ce que l’universitaire appelle un «transfert de sacralit黫À la place du roi ou de la religion, la République devient sacrée et s’articule autour d’un certain nombre de fondamentaux, dont la langue. Ce qui fait dire à Pierre Encrevé, éminent linguiste, que l’idéologie linguistique française a fait du français une religion d’État.»

En 1794, le rapport Barère, fait devant le Comité de salut public, converge avec celui de l’abbé Grégoire, en condamnant toute forme de diversité et faisant du français la seule langue du territoire. Il dit«Le fédéralisme et la superstition parlent Breton. L’immigration et la haine de la République parlent Allemand. La contre-révolution parle Italien [référence à la Corse, ndlr] et le fanatisme parle le Basque. Brisons ces instruments de dommage et d’erreur. Chez un peuple libre, la langue doit être une et la même pour tous».Comme inspiré par le mythe de Babel, Barère considère le plurilinguisme comme un mal. Seul le français aurait droit de cité.

«Si les langues d’oc avaient pris la tête de l’État, aujourd’hui on parlerait tous l’occitan. On appellerait ça le français»

D’après Colonna, il existe une permanence intellectuelle et idéologique entre la période de la Terreur et la décision de la juge Clément. «C’est un discours d’exclusion qui a marqué au fer rouge l’esprit français, reprend-il. C’est une politique ultra-nationaliste, sous couvert d’impérialisme de l’universel, pour reprendre l’expression de Bourdieu, qui interdit toute idée de pluralisme culturel. Il n’y a qu’une communauté de citoyens abstraits: la communauté française, au sein de laquelle ne doit pas émerger d’appartenance particulière, si ce n’est l’appartenance française qui ne se pense jamais comme particulière.»

Revenant au présent, Paul Molac abonde: «Nous sommes encore dans le temps de l’assimilation. L’assimilation, c’est du nationalisme. Ça consiste à ne reconnaître l’autre que comme le miroir de ce que nous sommes. Il n’a pas droit d’être autre chose que comme nous. Vous pouvez venir en France, mais oubliez ce que vous êtes. Vous devenez un Français, mais selon la norme.»

Une norme décidée par un groupe donné. En Corse, personne ne verrait la culture corse comme un particularisme. C’est la culture française qui, majoritaire, s’octroie le droit de percevoir ces cultures comme en dehors de la norme qu’elle a édictée. Si on ne la perçoit aujourd’hui jamais ainsi, la langue française est pourtant elle-même un particularisme. Elle est la marque culturelle d’un groupe géographique donné, comme le breton est la langue de la Bretagne et le corse la langue de l’île de Corse.

Historiquement, le territoire connu comme la France se divisait en plusieurs groupes linguistiques dont deux groupes principaux: les langues d’oc, qui ont donné naissance à l’occitan et les langues d’oïl, qui ont accouché de ce qu’on nomme le français. «Le groupe social qui parlait ces langues s’est juste retrouvé en position dominante, complète Colonna. C’est comme ça qu’une langue devient celle d’un pays, comme le toscan est devenu la langue de toute l’Italie à la construction de l’État italien. Si les langues d’oc avaient pris la tête de l’État, aujourd’hui on parlerait tous l’occitan. On appellerait ça le français.»

Les langues en France n’ont pas à être concurrentielles

Les critiques de jacobinisme à l’égard du tribunal de Quimper ont été nombreuses. En réponse, l’avocat du procureur général promettait qu’il n’existait pas de «volonté jacobine» de la part de l’administration. Rien d’étonnant, selon Paul Molac, qui égratigne en parallèle ses collègues de l’Assemblée nationale. «Les députés jacobins sont des nationalistes par paresse intellectuelle, des nationalistes par habitude. Ils ne se rendent même pas compte qu’ils sont nationalistes. Ils vivent dans une mystique, avec le roman national comme histoire et ils n’ont souvent pas la culture historique nécessaire pour remettre en cause cette idéologie de type colonial.»

En somme, la France prouve par le jugement Fañch son passéisme, son incapacité à remettre l’héritage idéologique de la Révolution en perspective. La Suisse a bien quatre langues officielles sans que l’unité du pays ne semble menacée. Mais la France, comme un adolescent qui débarque au lycée après avoir régné sur son collège et perd en influence, tape sur les plus faibles et semble éprouver un sentiment d’insécurité.

 

 

Il y a pourtant bien la place pour plusieurs langues sur son territoire. «Le problème ce n’est pas d’envisager une langue pour tous, conclut Colonna. Mais d’en envisager qu’une seule pour les citoyens. Le référent commun ne devrait pas empêcher l’émergence sur certains territoires d’autres langues, comme le breton ou le corse. Les langues n’ont pas à être concurrentielles.»À voir si la cour d’appel de Rennes est d’accord. Si non, les parents de Fañch porteront l’affaire à Strasbourg, devant la Cour européenne des droits de l’homme.

 

Source : Slate. Sur le net.

 

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
LE RETOUR DE L'OBSCURANTISME ?

LE RETOUR DE L’OBSCURANTISME ?

 

 

Les francs-maçons sont les enfants de la lumière, plus précisément enfants de la lumière ou des lumières, sans doute des deux. Il y a trois courants dans la franc-maçonnerie contemporaine grossièrement un courant traditionnel, qui fait référence aux traditions regroupées dans une tradition primordiale disait René Guénon, un courant sociétal qui entend agir directement sur la société et un troisième courant, une voie du milieu en quelque sorte, imprégnée par les traditions à la fois spirituelle et humaniste. Les trois courants revendiquent la transformation de l’homme profane, qui par son initiation progressive tendra vers la sagesse et la connaissance, conscient qu’il ne l’atteindra jamais, mais qui se met sur le chemin, faisant le choix du bien, du vrai, du réel et par son exemple entend influer à son modeste niveau sur la société pour la rendre plus juste, plus solidaire, plus fraternel, éloignée du monde des apparences.

 

La franc-maçonnerie opérative proche des compagnons bâtisseurs avec la fin des constructions de pierre, s’est transformée en une franc-maçonnerie spéculative qui a progressé avec le siècle des lumières, qui mettait un terme à l’emprise de l’obscurantisme sur l’homme. C’est cette franc-maçonnerie qui est encore pratiquée dans les loges, où se retrouvent des hommes libres de bonnes mœurs, sans distinction, sociale, religieuse ou politique.

 

La franc-maçonnerie est une éponge imprégnée du meilleur des traditions religieuses, philosophiques, des courants de pensée comme l’alchimie, elle ne se fixe aucune limite elle ne vise qu’à l’amélioration de l’homme et de l’humanité dans son ensemble, c’est son universalité. De cette marmite bouillonnante de l’esprit, s’élèvent des volutes chargées des vertus les plus nobles.

Cette franc-maçonnerie de l’humain, de la bienveillance, du doute moteur de recherche de la connaissance, accueille tous ceux qui veulent s’élever spirituellement, donner du sens à leur vie, renoncer à leurs certitudes, pour avancer humblement vers eux-mêmes et vers les autres. 

Force est de constater que cet esprit des lumières est en danger, il est attaqué de toutes parts. Cela est né sans doute d’une confusion, certains d’entre nous confondent spiritualité et religion, à l’exemple de ceux qui furent prompts à détourner de son sens la pensée d’André Malraux quand il aurait dit :« Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas. »En réalité il aurait dit : « Le XXIème siècle sera spirituel (ou mystique) ou ne sera pas. »

Il n’existe aucun écrit attestant cette citation, mais simplement le témoignage du journaliste du Point André Frossard qui aurait entendu cette citation de la bouche d’André Malraux.

 

Les idéaux défendus par les Lumières sont-ils en voie d’extinction ? En tout cas il y a des symptômes visibles de la maladie qui les atteints : les critiques des nouvelles technologies, la recrudescence des mouvements extrémistes, intégristes, la perte d’influence des religions anciennes au profit de nouvelles églises, comme les églises évangéliques, les formes déviantes des religions traditionnelles qui attaquent les idéaux des lumières et veulent prendre part au débat public, à la politique.

 

La raison, l’universel deviendrait-t-ils obsolète, avec le renforcement des communautarismes.

 

Has been les enfants de la Lumière ? Oublié Voltaire, Newton, Kant etc…

L’ascenseur social est en panne, et il semble qu’il en soit de même pour l’ascenseur spirituel, ce dernier est remplacé chez certains jeunes par l’intégrisme.

On parle de moins en moins des Droits de L’Homme, si ce n’est que comme une gène dans les relations diplomatiques, on ferme trop souvent les yeux refusant de voir les atrocités, pour protéger le profit économique. Le sentiment d’inégalité se renforce de jour en jour, sur le plan social, fiscal, cela nourrit les extrémismes. Les progrès, la philosophie née des Lumières n’ont plus de sens que pour des élites intellectuelles, isolées du reste de la société.

 

Nos loges maçonniques ont du mal « à recruter » dans les jeunes générations, il n’y a pas d’enthousiasme pour la pratique des vertus.

 

Plus graves des mouvements anti-siècle des Lumières voient le jour, la notion d’universel se perd, ont reconstruit des frontières, des murs, on clive de plus en plus, le peuple souffre et les élites développent leur emprise. Il semble que l’esprit des Lumières se dissout dans l’éther, il parfume simplement de beaux discours.

 

Le cosmopolitisme valeur chère aux philosophes, et l’humanisme valeur universelle est un terme que l’on n’emploie plus que chez les francs-maçons ironise Jacques Guillebon, fondateur de la revue  d’extrême droite « L’Incorrect ».(Lancé en septembre 2017 L’Incorrect prolonge la ligne conservatrice et identitaire de Marion Maréchal Le Pen, qui s’est mise en retrait de la vie politique, et milite pour une union du FN et tout ou partie des Républicains. Source Journal La Croix Laurent de Boissieu le 06/09/17.)

 

Le refus des Lumières se nourrit aussi de la théorie du complot, on doute de tout de l’utilité des vaccins, des antibiotiques, des nouvelles technologies.

 

À force de ne pas expliquer, les progrès, à force de ne pas reconnaître le meilleur des religions, de celles qui ont sues faire leur chemin vers l’homme, vers la tolérance, la bienveillance, on laisse se propager l’intégrisme, c’est le retour à la barbarie.

 

Le mondialisme et le rationalisme adossés aux nouvelles technologies ne peuvent pas prolonger la philosophie des Lumières. Il manque le souci de bonheur de l’homme, il manque le ciseau de l’éthique.

Les vertus apparaissent de plus en plus comme des valeurs moralisatrices, sans intérêt, des obstacles à l’expansion économique.

 

Les loges maçonniques sont peut-être les derniers endroits, les dernières universités où l’on propage le désir, l’intention, la volonté, de pratiquer les vertus, de mettre de l’ordre dans le chaos, de réunir les hommes dans un centre d’union fraternel, comme l’ont rêvé les fondateurs de l’institution il y a plus de 300 ans, un creuset où les hommes libres et de bonnes mœurs peuvent développer ce qu’il y a de meilleur en eux, pour en donner modestement une parcelle, à ceux qui ont faim de Connaissance et soif de Spiritualité, à leur frères et a tous les hommes.

 

JF.

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
VOUS AVEZ DIT FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE !

VOUS AVEZ DIT FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE

 

 

Universel qui concerne l’univers entier, le cosmos, le tout et l’un. Belle ambition que vise la franc-maçonnerie, une utopie irréaliste par nature, un désir, une intention, un mouvement vers, un éveil à l’universel. 

 

L’universel est t-il compatible avec une société individualiste, qui clive, qui laisse certains d’entre nous sur le côté de la route. L’universel suppose un regain de fraternité, et de solidarité, le respect des minorités de leurs traditions de leur manière de vivre, le respect de leur langue, de leur identité, enfin le respect de la nature.

 

Je vous propose une réflexion après la lecture d’un article paru dans « Terrestres ».

 

JF.

 

LE PLURIVERSEL À L’OMBRE DE L’UNIVERSEL 

TERRESTRES : REVUE DES LIVRES, DES IDÉES ET DES ÉCOLOGIES.

https://www.terrestres.org/

 

 

 

 

Qu'est-ce que penser depuis des territoires en lutte change dans notre façon de sentir et de penser le monde ? Barbara Glowczewski revient sur les apports récents du tournant ontologique en Amérique du Sud à l'occasion de la parution de Sentir-penser avec la terre. Une écologie au-delà de l’Occident.

Temps de lecture : 15 minutes

A propos de : Arturo Escobar, Sentir-penser avec la terre. Une écologie au-delà de l’Occident. Seuil, Paris, 2018

Les mondes colonisés par l’Occident ont produit ces dernières décennies de nombreux textes critiques des sciences humaines et sociales, mais sont rarement cités en France même quand leurs auteur.es proviennent de territoires d’outre-mer français et sont traduit.es en anglais pour être étudié.es dans les universités des pays du Sud. La revue internationale des livres et des idées avait tenté entre 2007 et 2010 de faire connaître de tel.es auteur.es promouvant entre autres les études dites postcoloniales ou les études subalternes qui ont nourri les études littéraires en France, mais furent ignorées ou rejetées par de nombreux universitaires des sciences humaines et sociales. Le rejet s’exprime parfois par la méfiance de postures supposées communautaristes ou essentialistes des auteur.es issu.es de diasporas – depuis la traite négrière aux territoires encore colonisés – qui revendiquent l’histoire et la mémoire culturelle de leurs ascendants. Face à l’affirmation des mouvements afroeuropéens, tel le CRAN en France, et ceux des Kanaks de Nouvelle Calédonie, des Ma’ohi de Polynésie française ou des Amérindiens de Guyane française qui se battent pour des formes politiques autonomes, la reconnaissance de leur langues et des statuts juridiques pour gérer eux-mêmes leurs terres et leurs choix économiques, nombreux sont encore les intellectuels qui plaident pour un universalisme de la République indivisible incapable de reconnaître la spécificité des réalités complexes qui affectent les populations concernées et les voix de solutions singulières qu’elles proposent.

Dans cette situation d’un universel excluant la reconnaissance des différences, la traduction du livre de l’anthropologue colombien Arturo Escobar Sentir-Pensée avec la terre arrive à point. Sa renommée comme celle d’autres penseurs du Sud traverse les frontières car leurs idées accompagnent des luttes concrètes qui partout sur la planète cherchent à changer la logique capitaliste de destruction des territoires et des modes de vie des peuples qui les habitent, tout en creusant les fossés de la misère et de l’exclusion dans toutes les villes du monde. Si Escobar enseigne aujourd’hui aux USA, sa théorie est directement inspirée de son engagement de 30 ans auprès des Autochtones et des Afrodescendants d’Amérique latine : « Sur le plan théorique, on considère que les cosmovisions et les pratiques des communautés indigènes, afro-descendantes et paysannes peuvent contribuer à édifier un modèle de civilisation alternatif. Il ne s’agit de rien de moins que de « retrouver le sens de la vie » (p. 61). Il rejoint en ce sens l’anthropologue David Graeber qui rappelait dans Pour une anthropologie anarchiste que les sciences sociales avaient au départ été fondées pour analyser les organisations sociales et les structures de domination, dans l’espoir de d’améliorer la vie en société en construisant un monde meilleur, mais qu’avec le temps ce projet utopique de transformation sociale a été oublié par l’institutionnalisation des savoirs et des disciplines.

La démarche théorique d’Escobar est indissociable d’une forme de compagnonnage des peuples en luttes avec lesquels il travaille et qui face à l’oppression des Etats et des multinationales réinventent des forme de vie collectives, ancrées dans des territoires. Il évoque ses terrains en Colombie auprès de communes de milliers d’Afrodescendants : leurs luttes pour récupérer des terres collectives et se battre en justice contre l’assassinat de 148 de leurs leaders de 1990 à 2012 à Yurumangui et à Curvarado, et à Toma le mouvement de réparation collective pour l’esclavage et les déplacements causés depuis des décennies par la culture du palmier à huile, la guerre et la construction de centrales hydrauliques à Toma. En ce sens pour Escobar la recherche anthropologique se situe dans une ontologie politique qui se nourrit de la pluralité des modes de vie collectifs existants et cherche à fragmenter une certaine hégémonie ethnocentrée des savoirs académiques. Il dénonce ainsi l’Occident pour la colonisation moderne toujours en cours et l’histoire de ses sciences construites sur les dualismes culture/nature, humains/non humains, blanc/non blanc, femme/homme qui au nom de cette logique « universelle » d’exclusion asymétrique avalent et broient les peuples qui se battent pour des univers aux logiques différentes (le plurivers). Il présente dans son livre Sentir-penser avec la terre qui vient d’être traduit de cinq courants novateurs en ce sens: 1) la décolonisation épistémique du MCD (Modernité, Colonialité, Décolonialité, processus en transformation qu’expliquent les traducteurs dans leur préface), 2) les alternatives au « développement » dont la notion de Buen vivir (bien vivre des humains en collectivité et avec leur environnement), 3) le post-extractivisme qui propose une transformation économique et sociale (en arrêtant la destruction de la planète par les grands projets d’extraction minière), 4) la quête d’un nouveau modèle de civilisation (prenant en compte la redéfinition des communs par les communautés indigènes, afro-descendantes et paysannes) et 5) « de nouvelles pensées et pratiques ontologiques « pluriverselles » articulées autour de la relationalité et de la communalité (p. 51).

Le titre du livre vient du concept de sentipensée introduit en 1986 par le sociologue Orlando Fals Borda1 promoteur colombien du courant de recherche-action qui s’est répandu en Amérique latine dans les années 1970. Escobar se réfère à Nandy et Onfil Batalla pour appeler à « démystifier la modernité sans pour autant remythifier les traditions » (p. 64) autrement dit ne pas tomber dans le piège d’un dualisme néoévolutionniste opposant global technologique et local traditionnel mais montrer ce qu’il y a comme réponses créatives locales de sociétés de traditions diverses face aux pressions globales comme celles de l’extractivisme ou des monopoles agro-alimentaires qu’ils doivent affronter tous les jours pour permettre les modes de vie des villes dites « modernes ». A l’instar d’autres chercheurs d’Amérique latine, il investit la notion de système communal indigène pour « déplacer progressivement l’économie capitaliste et la démocratie libérale représentative vers des formes communales d’économie et d’autogouvernement assurant le pluralisme culturel comme base d’une authentique interculturalité entre les différents systèmes culturels » (p. 66). Il s’insurge contre l’interprétation essentialiste du communalisme en adoptant la notion de « maillage communautaire » forgée par la sociologue ancienne guerillera Raquel Guttierez Aguilar (p. 68) citant aussi le Colectivo Situaciones chez qui la notion de « communalité »  s’est répandue notamment dans la Bolivie du milieu des années 2000. Comme dans le Mexique zapatiste il s’agit de valoriser par des luttes « guidées par un principe d’auto-organisation dont l’objectif est la construction de formes de pouvoir non-étatiques, se constituant en microgouvernements de quartiers ou en antipouvoirs disséminés dans l’espace et manifestants des formes de territorialité alternatives à celles de l’Etat », autrement dit des autonomies locales et régionales, présentes aussi dans les zones urbaines : l’objectif n’est pas de conquérir l’Etat mais de le désinstituer et « subvertir les formes de pouvoir instituées et naturalisées » (p. 69-70).

Cette subversion du pouvoir institué supposé allant de soi comme une nature immuable, peut s’exercer à tous les niveaux des pratiques sociales, éducatives, économiques, financières ou encore de santé. Ainsi le féminisme communautaire, forgé par le groupe Comunidad Mujeres Creando Comunidad définit selon Escobar son projet de « dépatriarcalisation de la vie » comme une « reconceptualisation du genre en tant que catégorie relationnelle de dénonciation – ce qui induit sa décolonisation (…) et affirme lui aussi un cadre interprétatif de la « communalité » (p. 71). Cette démarche féministe indigène, en rupture avec certains féminismes occidentaux, fait écho au mouvement des femmes Kurdes qui ont réussi au sein de leurs luttes à transformer le rôle des femmes et par là des hommes. L’une des traductrices de Sentir-penser avec la terre, Anne-Laure Bonvalot, maître de conférence en littérature à Montpellier2, précise dans un bel entretien radiophonique que pour Escobar le rôle de l’anthropologue est « de faire connaître sans altériser » en montrant que « les langages de l’anthropologie sont situés ». En ce sens, son anthropologie – à la fois académique, militante et ancrée sur le terrain – est très imprégnée du courant décolonial qui traverse tous les pays de l’Amérique latine particulièrement depuis la philosophie de la Libération des années 1990. Que ce soit dans le nord ou le sud, les études postcoloniales puis décoloniales ont permis à de très nombreux acteurs sociaux de se réapproprier leur histoire douloureuse en croisant souvent les questions raciales avec celles du genre et des inégalités sociales. Cet intersectionalisme initial fut à son tour critiqué à partir de la multiplicité des situations locales qui ont permis de complexifier les débats, qui se sont particulièrement radicalisés dans les postures écoféministes et les luttes pour la justice sociale et environnementale, notamment la dénonciation des crimes d’écocide de l’extractivisme intensif par les compagnies minières ou autres industries de grande échelle qui détruisent à la fois les milieux et leurs habitants. Le cri d’alarme des débats autour de l’Anthropocène, comme ère géologique de la capacité humaine à détruire le monde, a suscité un afflux de termes soulignant la non homogénéité de l’homme dans cette destruction : Capitalocène extractiviste pour les uns, Chthulucène tentaculaire pour Donna Haraway, « scène de la suprématie blanche » pour Nicolas Mirzoeff3 ou encore Plantatiocène pour Anna Tsing qui cartographie l’épidémie globalisée du modèle des plantations coloniales – comme l’huile de palme et la banane aux Antilles – qui continuent à affecter tous les aspects du vivant en s’imposant comme économie mondiale d’un monde en ruines. De nombreuses initiatives locales et transnationales ont émergé face à la violence de l’impact capitaliste et néolibéral qui s’accélère en produisant de nouvelles fractures sociales, des exclusions et écarts de pauvreté de plus en plus grands, des crispations ethniques et des fondamentalismes religieux, des guerres, des attentats ou des tueries sauvages, des migrations de survie et des fermetures de frontières.

Contre le « There is no alternative » (TINA) de Margaret Thatcher, une multitude d’alternatives essaiment partout et se mettent en réseau : There are Many Alternatives (TAMA)4. Depuis 2005, les luttes écoterritoriales se sont propagées et leurs acteurs ont initié de nouveaux réseaux d’alliances transnationales grassroot partant d’expériences locales qui se relient entre elles pour inventer de nouvelles solidarités et manières de lutter au niveau global. Comme le rappelle Escobar, la notion de Buen vivir « bien vivre » tirée du terme, Sumac Kawsay, de la cosmovision autochtone des Quechua, est un concept non anthropocentrique concernant les relations des humains avec des non humains, visibles ou invisibles qui a eu un immense impact sur la vie politique en Bolivie et en Equateur où elle est même inscrite dans la constitution5. De même pour Pachamama, entité féminine des Andes incarnant la terre, qui au terme de nombreux débats entre les Amérindiens des Andes, ceux de la forêt, des militants marxistes et des féministes est devenue un outil stratégique commun de lutte politique au niveau national6.

La reconnaissance de tels concepts relationnels des humains avec les non humains – visibles comme invisibles – pour protéger la terre et ses peuples territoires est devenue internationale. Elle a inspiré d’une part la rencontre de délégations de 33 pays en 2010 à Cochabamba en Bolivie et a initié le mouvement pour les droits de la terre, pensée comme mère nature. D’autre part elle est entrée à l’ONU où bien des sessions réunissant des délégations autochtones du monde entier commencent par un rituel d’hommage à Pachamama7. Des dizaines de campagnes pour la reconnaissance comme vivants et personnes juridiques de certains sites considérés comme naturels (mais aussi culturels pour les populations concernées) – tels des rivières, des forêts ou des montagnes – ont vu satisfaction en Amérique latine et aussi dans le Pacifique, notamment en Nouvelle Zélande et en Australie où je travaille comme anthropologue avec des Aborigènes depuis 40 ans8. Nous avons pu constater, comme le souligne l’afroféministe et réalisatrice Amandine Gay9, que la majorité des quelque 300 habitants sont blancs et peu impliqués avec les situations de personnes racialisées, notamment françaises. Il reste que leur solidarité avec les migrants de Calais accueillis sur la Zad ou nourris sur la Jungle, le marronage inventif d’occupation, d’habitation et de mise en valeur de ce territoire de 1500 kms qu’ils et elles ont modelé et marqué depuis plus d’une décennie, leurs recherches sur les mémoires paysannes et la diversité du bocage, les constructions de cabanes et aménagements de fermes et d’autres formes collectives de travaux de jardins, de ferme, d’artisanat ont créé un vivre ensemble, un mieux vivre, faits de passions joyeuses de faire et d’une intelligence impressionnante d’élaborations constantes de formes de vie communales recommencées même si, ou peut-être aussi, parce qu’élaborées dans un dissensus de positions très diversifiées parfois très conflictuelles. Dans les nouveaux défis qui suivent l’abandon de l’aéroport et la destruction violente de la moitié de leurs habitats en mai il est possible que les zadistes se pluriversalisent encore plus dans l’échange – ils et elles ont construit une Ambazada – en étendant leurs alliances déjà existantes avec les territoires en lutte dans les campagnes ou les villes d’Europe et d’ailleurs, aux Afrodescendants et peuples autochtones de la planète. Pour les études décoloniales, la décolonisation est toujours en cours puisque aux quatre coins de la planète les effets de la colonisation continuent et les victimes se rebellent soit comme en Afrique où les anciens colonisateurs sont présents sous des formes économiques et militaires, soit en Europe où continuent d’affluer des migrants chassés par les effets paupérisant de l’histoire coloniale autant que de nouveaux conflits, aux Etats-Unis où le racisme structurel et policier est toujours aussi violent ou encore avec tous les peuples minorisés par la colonisation qui cherchent leur autonomie, ou des formes de souveraineté comme dans les territoires français d’outre-mer.

La notion de « décolonialité » se définit comme un processus à mettre en pratique sur tous les terrains et dans la pensée, non pas comme une pensée d’essentialisme stratégique mais de philosophie pragmatique et politique des relations et des singularités incluant des pratiques existentielles non anthropocentrées. L’anthropologie d’Escobar invite à accompagner des luttes territoriales en valorisant les savoirs locaux qui à la fois se transmettent des cosmovisions anciennes et s’inventent face aux violences d’Etats et de compagnies multinationales. Il appelle à la reconnaissance d’une pluralisation des mondes et des regards des « peuples territoires » contre ce qu’il appelle le « Monde-1 » produit par la modernité occidentale et capitaliste. La réponse d’Escobar à l’univers monologique est le plurivers qui s’énacte (selon la notion de Varela) et les études des transitions qu’il déploie en trois volets :

  1. les études pluriverselles qui posent la question de tendances pluriverselles dans la théorie sociale et les universités ;
  2. les études de la transition qui envisagent les mouvements à la fois dans les Nord et dans les Sud (notamment contre l’extractivisme) ;
  3. le design ontologique et de transition, design communal (à partir du lieu, de nouveaux médias au service du plurivers) qu’Escobar a récemment développé dans de nouveaux travaux.10

Dans Sentir-penser la terre Escobar définit les études pluriverselles comme un projet politique de transformation épistémologique, sa conception des études pluriverselles qui « ne prétendent nullement se substituer aux études critiques sur le capitalisme et la modernité émanant de champs disciplinaires établis comme l’économie politique, les études culturelles ou l’écologie politique. Elles y ajoutent une autre approche celle de l’ontologie politique » dont l’objectif est de «  rendre visibles les autres manières de connaître et de faire monde qui existent sur la planète. Elles visent à faire entrevoir d’autres mondes, d’autres possibilités de réexistence » (p. 35). Pour Escobar les études pluriverselles « devront peut-être cheminer avec ces humains et ces non-humains – avec les Rêves de la Terre, des peuples et des mouvements sociaux – qui dans une profonde relationalité, persistent contre vents et marées à imaginer et à tramer d’autres mondes. » (p. 36).

Escobar rappelle dans Sentir-penser avec la terre que la théorie des plurivers vient de William James qui parlait d’univers pluriel, et aussi des astrophysiciens qui, pour rendre compte de la multiplicité des espace-temps parallèles, parlent de multivers ou de plurivers. En France, plusieurs penseurs ont mis en avant ce concept, Edgar Morin (1977, 1980, 1986) 11préconisait un plurivers méthodologique rendant compte d’une réalité multidimensionnelle, Christoph Eberhard (2013) propose Oser le plurivers. Pour une globalisation interculturelle et responsable12. Jean-Clet Martin, philosophe deleuzien, définit son Plurivers : essai sur la fin du monde13comme « agencement, installation hétérogène qui ne renvoie pas à une vérité », autrement ce qui permet de penser plusieurs vérités en même temps comme le font les astro-physiciens. 14 Escobar, du fait de son engagement communal dans des luttes territoriales et le terrain anthropologique, a une approche plus pragmatique du plurivers que l’approche philosophique de J-C. Martin. La dynamique et la praxis relationnelle d’Escobar renvoient aux concepts d’événement, de devenirs et de multiplicité rhizomatique de Deleuze et Guattari, tout en évoquant le rêve du Tout monde archipélique de la créolisation d’Edouard Glissant. Je suis aussi très inspirée depuis les années 1970 par les travaux de Deleuze et Guattari, particulièrement la cartographie écosophique de la chaosmose de ce dernier. Depuis mes premiers travaux sur le terrain en 1979, j’ai mis en parallèle avec l’espace-temps des astrophysiciens, les espaces-temps totémiques dit du Rêve des Aborigènes (Jukurrpa en Warlpiri) qui relie dans une topologie complexe les itinéraires terrestres de leurs ancêtres totémiques avec le cosmos interstellaire, la Voie Lactée et les deux galaxies des Nuages de Magellan.

La notion de plurivers raisonne aussi donc de manière très stimulante avec les cartographies aborigènes de sites sacrés, de récits et de lignes de chants rituels par définition non centrés mais aussi avec la manière dont j’ai pu observer au cours des décennies l’incroyable créativité dont les Aborigènes ont fait preuve partout en Australie face à des situations de sédentarisation forcée en réserve, de démantèlement des familles et des communautés, de racisme structurel, de violences policières et carcérales, d’étouffement bureaucratique et de destruction des terres par des explorations extractivistes de minerais et de gaz par fracturation hydraulique15. Ils ont ainsi réussi à faire changer des lois pour pouvoir revendiquer leurs terres ancestrales collectives sur la base de leur spiritualité ancestrale qui les lient à toutes les formes du vivant, à imposer sur le marché de l’art contemporain des œuvres peintes inspirées par leurs cartographies totémiques. Et malgré des conflits divers qui les déchirent face aux injonctions de l’Etat et la pression des multinationales, ils continuent à inventer des formes inouïes de résistance face aux gouvernements des Etats et fédéral qui, après une vingtaine d’années de financement d’expériences communautaires autogérée, ont en 2007 recentralisé leur administration et organisations en supprimant ou arrêtant de financer un grand nombre de leurs instances autonomes.

Sur toute la planète, aux côtés de différents peuples et mouvements, un grand nombre d’anthropologues ont montré que reconnaître et affirmer des différences qu’elles soient de genre, ethniques, culturelles, sociales et historiques n’est pas nécessairement faire de l’essentialisme ou de l’exotisme honteux ou même du relativisme américano-anglo-saxon qui empêcherait toute vision comparative et transversale. L’enjeu est de toujours situer les singularités et leurs devenirs. Escobar offre des pistes de réflexion pour reconnaître le sens des alliances qui se nouent entre les peuples d’Amérique latine et d’autres dans des luttes qui se multiplient, y compris en France avec les alternatives foncières proposées par la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ou la mobilisation contre le consortium russo-canadien de la Montagne d’or portée par les Amérindiens de Guyane française, le collectif Or de question16. Les traducteurs qui ont préfacé Pensée-sentir avec la terre, tous membres de la Revue d’Etudes décoloniales (RED) créée en 2016, ont initié en 2017 l’atelier de traduction collaborative La Minga, précisément parce que ce terme quechua désigne un « travail collectif d’utilité sociale en vue d’un bien commun » 17. Pour parler comme les zapatistes, il s’agit de se battre pour « un monde dans lequel tiendraient de nombreux mondes » : se battre pour la défense du plurivers » (p. 95) au lieu d’affirmer « qu’il n’y a qu’un monde dans le monde », le monde-1 ou unimonde (p. 161). Il ne s’agit pas comme avec les 12 modes d’existence de Latour ou son interprétation de la ZAD d’instituer des existants locaux dans une logique d’Etat mais d’imaginer une autre manière d’articuler les territoires : « Loin d’être archaïque, le projet de ré-existence de tous ces groupes ethniques et paysans est une solution avancée pour affronter le changement climatique et la crise de la biodiversité » (p. 111).


1 Orlando Fals Borda,  Resistencia en el San Jorge, Carlos Valencia Editores, Bogotá, 1984

2 Entretien avec Anne Bonvalot « Penser demain, et si on regardait ailleurs ? », Matières à penser avec Dominique Rousset, France Culture, 2019

3 Glowczewski B. et C. Laurens, 2018 « Le conflit des existences à l’épreuve du climat. Ou l’anthropocène revu par ceux qu’on préfère mettre à la rue ou au musée », in Catherine Larrère et Rémi Beau (eds), Penser l’anthropocène, Presses de SciencesPO, Paris 2015, Collège de France, filmé: http://www.fondationecolo.org/l-anthropocene/video

4 Festival-colloque « TAMA – There Are Many Alternatives », à l’Université Paris Diderot-Paris 7 du 18 au 20 octobre 2017, organisé par l’Archipel des Devenirs avec le Service Culture de l’Université ; Nations alternatives, Alternatives à la nation, Hors pistes, Centre Pompidou, 19 janv-4 février 2018.

5 Rolando Vasquez,  Towards a Decolonial Critique of Modernity ? Buen Vivir, Relationality and the Task of Listening, dans Capital, Poverty, Development, Wissenschaftsverlag, Mainz, 2012 

6 D. Landivar et E. Ramilien, « Reconfigurations ontologiques dans les nouvelles constitutions politiques andines », Tsantsa 20, 2015
 

7 B. Glowczewski, « Debout avec la terre. Cosmopolitiques aborigènes et solidarités autochtones », Multitudes, 65, 2016.

8 B. Glowczewski, « Souveraineté aborigène », Vacarme, 2017.

9 Jade Lindgaard Eloge des mauvaises herbes – ce que nous devons à la zad, La Découverte, Paris, 2018

10 Arturo Escobar: Designs for the Pluriverse // Clark University Atwood Lecture, Départment de géographie, 16/3/2017 : https://www.youtube.com/watch?v=8Ouy7aN6XPs. : « Autonomy… involves communal ways of being, the creation of the conditions of their continued self-creation (autopoiesis cf. Varela). Designs for the pluriverse : Radical Interdependence, Autonomy, and the Making of Worlds (March 2018)

11 Edgar Morin 1977 La methode 1. La nature de la nature; 1980 La methode 2. La vie de la vie ; 1986 La methode 3. La connaissance de la connaissance, Seuil, Paris

12 Christoph Eberhard, Oser le plurivers. Pour une globalisation interculturelle et responsable. Paris, Connaissances et Savoirs, coll. « Sciences humaines et sociales », Paris, 2013

13 Jean-Clet Martin, Plurivers : essai sur la fin du monde, PUF, Paris, 2010 ; Conférence filmée à l’Institut Tout monde, fon 2010 par Kreolfeeling, introduite par G. Robillard dans le cadre d’un séminaire sur la créolisation des imaginaires et de la pensée : http://frayagesdeladerive.blogspot.com/2011/09/plurivers-essai-sur-la-fin-du-monde.html.

14 http://strassdelaphilosophie.blogspot.com/2012/09/plurivers-et-modalites-dexistence.html#!

ACTUALITÉS CONFÉRENCE À LORIENT

 

VOUS AVEZ DIT FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE !
VOUS AVEZ DIT FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE !
VOUS AVEZ DIT FRANC-MAÇONNERIE UNIVERSELLE !

Voir les commentaires

Publié le par jean françois

HUMEUR FISCALE

 

Au moment où l’on nous explique qu’il faut absolument payer des taxes pour l’écologie, pourquoi pas, à condition quelles servent à la transition écologique indispensable. Et qu'il faut boucler notre budget, que l'injustice fiscale en Europe est intolérable, que nous sommes incapables de faire payer normalement leurs impôts aux GAFAM

 

Au même moment la majorité de l’assemblée nationale a voté une mesure en faveur des cadres étrangers, j’ai bien dit des cadres étrangers ! On ne pourra donc plus culpabiliser les retraités qui s’installent au Portugal pour fuir la pression fiscale. Pourquoi pas de réduction fiscale pour nos médecins qui s’installent dans nos campagnes, ou ceux qui reprennent des commerces pour les faire vivre et remplace la défaillance des pouvoirs publics ?

 

Pourquoi réduire simplement les impôts des traders qui après avoir quitté la France pour la city de Londres reviennent chez nous pour cause de Brexit ! L’article parle de l’attractivité fiscale de Paris !!! Tant pis pour les provinciaux réfractaires à l’impôt, les gaulois qui ne sont rien, les illettrés.

 

Le texte intégral paru dans le journal Ouest-France de ce jour :

 

« L’Assemblée baisse les impôts des cadres étrangers »

L’Assemblée nationale a voté une disposition proposée par LREM pour renforcer l’attractivité fiscale de Paris dans le contexte du Brexit. A partir de 2020, les cadres supérieurs étrangers qui viendront travailler en France bénéficieront d’une exonération forfaitaire de 30%.

Ouest-France du 16 Novembre 2018

 

Nul doute que les gilets jaunes apprécieront à 24 h de la manifestation contre les taxes et les impôts, c’est un bon début qui ruissellera sans doute sur leurs gilets.

 

Mes excuses pour cet excès d’humeur mais quand même !

Liberté, Égalité, Fraternité, Solidarité, Fiscalité

 

JF.

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
Albert Camus un Combattant pour l’Égalité et la Liberté.

Albert Camus un Combattant pour l’Égalité et la Liberté.

 

 

Je ne sais pas pourquoi aujourd’hui je veux vous parler d’Albert Camus, peut-être parce qu’il flotte dans l’air un relent d’inégalités, peut-être parce que Albert Camus est né à une autre époque, mais en novembre, dans l’ancien monde. Dans un monde aussi avec ses problèmes, ses haines, ses inégalités, ses injustices et qu’il fût dans ce monde un homme libre, intransigeant refusant toutes les compromissions, les idéologies, les dogmes qui se détournent de l’humain.

Albert Camus malgré sa condition modeste son père humble caviste, sa mère en partie sourde « ne savait ni lire, ni écrire », le jeune Albert ne se considérait pas comme une victime de la société et c’est avec joie qu’il allait à la « communale », cette école de la république qui lui a permis de passer de l’ombre à la lumière.

Remarqué par son instit Louis Germain, il sera boursier vous connaissez la suite, mais peut-être pas, cette lettre écrite à son instituteur, quelques-temps, après avoir reçu son prix Nobel de littérature en 1957. Albert Camus a eu la chance de vivre dans un ancien monde où l’on transmettait des valeurs universelles aux plus modestes, aux plus dignes aussi de les recevoir, ces enfants là avaient le respect de leurs enseignants.

 

JF.

 

Le 19 Novembre 1957

 

Cher Monsieur Germain,

 

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé.

Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur. Mais celui-là est du moins une occasion de vous dire ce que vous avez été, êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse de toutes mes forces.

 

                                                                      Albert Camus.

 

 

 

Alger, ce 30 Avril 1959

 

Mon Cher petit,

 

(…) Je ne sais t’exprimer la joie que tu m’as faite par ton geste gracieux, ni la manière de te remercier. Si c’était possible, je serrerais bien fort le grand garçon que tu es devenu et qui restera toujours pour moi « mon petit Camus ». (…) J’ai l’impression que ceux qui essayent de percer ta personnalité n’y arrivent pas tout à fait. Tu as toujours montré une pudeur instinctive à déceler ta nature, tes sentiments. Tu y arrive d’autant mieux que tu es simple, direct. Et bon par-dessus le marché ! (…)

Le pédagogue qui veut faire consciencieusement son métier ne néglige aucune occasion de connaître ses élèves, ses enfants, et il s’en présente sans cesse.

Une réponse, un geste, une attitude sont amplement révélateurs. Je crois donc bien connaître le gentil petit bonhomme que tu étais, et l’enfant, bien souvent, contient en germe l’homme qu’il deviendra. Ton plaisir d’être en classe éclatait de toutes parts. Ton vidage manifestait l’optimisme.

 

Et à t’étudier, je n’ai jamais soupçonné la vraie situation de ta famille, je n’en n’ai eu qu’un aperçu au moment où ta maman est venue me voir au sujet de ton inscription sur la liste des candidats aux Bourses. (…) Tu avais toujours ce qu’il fallait. Comme ton frère, tu étais gentiment habillé. Je crois que je ne puis faire un plus bel éloge de ta maman. (…)

 

Et c’est une satisfaction très grande pour moi de constater que ta célébrité ne t’avait pas tourné la tête. Tu es resté Camus bravo. (…)

 

Je vais te raconter ce que nous disait parfois notre directeur d’École Normale. Il était très, très dur pour nous, ce qui nous empêchait de voir, de sentir qu’il nous aimait réellement. « La nature tient un grand livre où elle inscrit minutieusement tous les excès que vous commettez. » J’avoue que ce sage avis m’a souvent de fois retenu au moment où j’allais l’oublier. Alors, dis, essaye de garder blanche la page qui t’est réservée sur le grand livre de la nature. (…)

 

Avant de terminer, je veux te dire le mal que j’éprouve en tant qu’instituteur laïc, devant les projets menaçants ourdis contre notre école. Je crois, durant toute ma carrière, avoir respecté ce qu’il y a de plus sacré dans l’enfant : le droit de chercher la vérité. Je vous ai tous aimés et crois avoir fait tout mon possible pour ne pas manifester mes idées et peser sur votre jeune intelligence. Lorsqu’il était question de Dieu (c’est dans le programme), je disais que certains y croyaient, d’autres non. Et que dans la plénitude de ses droits, chacun faisait ce qu’il voulait. (….)

 

Madame Germain et moi vous embrassons tous quatre bien fort. Affectueusement à vous.

 

                                                             Germain Louis.

Voir les commentaires

Publié le par jean françois
LA FRANC-MAÇONNERIE SAMU DE L'ESPRIT

LA FRANC-MAÇONNERIE S A M U DE L’ESPRIT

 

 

Au milieu du tumulte, de la précipitation de cette société l’esprit est malmené. L’abondance des inutilités envahit notre vie quotidienne et monopolise notre esprit, il devient malade de ces accumulations présentées comme indispensables le lundi et bonnes à jeter la semaine suivante, quelle faute avons-nous commis pour subir cette pression.

Il paraît qu’un certain Adam aurait commis l’irréparable, la faute originelle, dont nous serions tous responsables et condamnés à payer jusqu’à la fin des temps, qu’il n’y aurait point de salut sur cette terre, mais une obligation constante de faire le bien, pour pouvoir prétendre à une vie meilleure dans un au-delà hypothétique, peut-être, pourquoi pas ?

 

Mais quand l’on voit les merveilles de la nature, nous aspirons à autre chose tout de suite, et pourquoi pas  aussi ?

Il faut oser frapper à la porte du temple maçonnique, même les yeux bandés, qu’importe la lumière vient de l’intérieur, il faut demander de l’aide comme on appelle une ambulance du SAMU en cas d’urgence, quand rien ne va.

 

Oser s’asseoir un moment en silence dans un havre où règnent la paix et l’harmonie où rien ne presse, tout y est tranquille on se sent entouré par la bienveillance et la joie.

 

On est soudain tranquille en paix avec soi et les autres, indifférent au tumulte, au chaos extérieur, tout est en ordre, l’on peut voir le réel avec les yeux du cœur, plus besoin d’antidépresseurs.

 

On est tranquille comme Baptiste, comme Noach, Noé ce patriarche aux cinq ans et plus, le temps est aboli, c’est une nouvelle vie qui commence plus calme.

Chacun est bienveillant avec son frère, avec tous les hommes, chacun veille, et est vigilant, avec tous les êtres vivants, est respectueux de la nature.

Dans ce temple on respecte son frère pour tel qu’il est, pour ce qu’il est, c’est-à-dire différent. On accepte les différences, sans vouloir à tout prix un égalitarisme sous prétexte d’un universalisme moralisateur, nous avons tant de points communs, mais aussi tant de richesses dans nos différences. L’universalisme de façade n’est qu’un prétexte à l’asservissement à un mondialisme destructeur de l’individu. Réunir ce qui est épars c’est construire ce qui est bien pour chacun.

 

Cette tranquillité, cette bienveillance, vécue dans le temple, conduit à une joie individuelle et collective dans tous les cœurs. Cette joie est une chaleur qui réchauffe les esprits et les cœurs, elle parcoure le temple, inonde les frères. On accède alors à la vie véritable, au réel tel qu’il est. L’on prend sa place dans le cosmos, modeste, et digne à la fois, fier d’en être de participer à la construction de l’édifice.

 

La franc-maçonnerie est une des voies initiatique qui permet de se révéler à soi-même tel que l’on est, de révéler son être intérieur, de la réaliser pleinement par la pratique d’une ascèse spirituelle, ici et maintenant. Il y a donc urgence à monter dans l’ambulance du SAMU maçonnique, cette ambulance qui nous propose ce voyage vers soi-même.

 

JF. 

 

NOACH = NOÉ = REPOS = TRANQUILLITÉ

 

BAPTISTE = CELUI QUI CRÉÉ QUI CONSTITUE IMMERGE = PATRON DES TAILLEURS.

Cécile Corbel Harpiste et Chanteuse

Cécile Corbel Harpiste et Chanteuse

 ♪ Les Passagers Du Vent ♪

Y'a des oiseaux de mer
Sur le ciel rouge sang
Une fille solitaire
Le coeur en noir et blanc
Des pensées qui s'égarent en silence
Comme des gouttes d'encre sous le vent

Y'a des oiseaux de mer
A l'autre bout du monde
Des saisons qui s'achèvent
Si loin de nous
Elle attend les navires en partance
Y'a son coeur qui chavire sous le vent

Mary vient tout contre moi
Non ne compte pas les heures
L'amour reviendra

Regarde mary tout autour de toi
Y'a des marins, des soldats
L'amour reviendra un jour

Et puis le vent se lève
Qui vient laver le ciel
Les prisons de dentelle
Où elle se noie
Ô mary tes amours passagères
Sont-elles les passagers du vent

Mary vient tout contre moi
Non ne compte pas les heures
L'amour reviendra

Regarde mary tout autour de toi
Y'a des marins, des soldats
L'amour reviendra un jour

Mary vient tout contre moi
Non ne compte pas les heures
L'amour reviendra

Regarde mary tout autour de toi
Y'a des marins, des soldats
L'amour reviendra un jour

Message à Randy

Merci de me réexpédier ton message je ne l'ai pas reçu.

JF.

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 > >>